Dimanche 24 juillet

Alors, vous avez trouvé la solution ? Oui ? Bravo ! Mais chut, gardez le secret bien enfoui dans la gibecière de votre mémoire, car, l’énigme du Sous-Fakir désordonné est un grand classique des Grands Jeux de Bayen.
Le principe du Grand Jeu était simple : une équipe, un appareil photo, et l’alphabet. Il faut prendre une photo de quelque chose qui commence par un « A », de quelque chose qui commence par un « B », et ainsi de suite.
Ça semble facile, vu comme ça, mais allez donc trouvez un Zoulou ou un Zèbre dans les rues de Luz Saint Sauveur…
Sans compter qu’il y avait tout de même des questions compliquées, comme « Quel était l’emblême de François Premier ? ».
Déjà, il faut savoir qui était François Premier. Après mûres réflexions, il semblerait qu’il s’agisse d’un Roi, de France à priori, à qui on aurait coupé la tête… Non, on ne lui a pas coupé la tête, c’était avant que le bon docteur Guillotin fasse progresser l’humanité avec sa belle machine. De toute façon, ce n’est pas la question. C’est quoi, un emblème ? Il paraît que pour les rois, la mode était à une bestiole qui symbolisait leurs qualités… Bon, alors un lion ? Un loup ? Un renard ? Un tamanoir ? Un crapaud ? Et ce serait quoi les qualités symbolisées par un crapaud ? Ben oui, le crapaud, ça se transforme en prince quand on lui fait un bisou ! Allez, on vous aide, ce n’est pas un crapaud, mais c’est quand même un batracien… A l’époque, on le pensait capable de vivre dans le feu, c’est jaune et noir… Une Sa… Une Salopette ! Une Salamanque ! Une Salamandre !
Bravo ! Néanmoins, on vous déconseille absolument, lorsque vous trouvez une salamandre, de la jeter dans le feu pour lui faire plaisir. C’est un animal extrêmement contrariant, et, au lieu de vous dire merci, elle boude et elle explose…
– « Nous, à l’église des Templiers, on a vu, gravée dans la pierre, une espèce de lézard qui crache du feu, comme un dragon, mais en plus petit ! Ben non, on l’a pas pris en photo, on savait pas que ça comptait pour le Grand Jeu… ».
– « Nous, on a un photographe fou, qui prend absolument tout en photo : ce qui bouge, mais c’est généralement flou, ce qui ne bouge pas, mais c’est souvent flou aussi, parce que c’est lui qui bouge… Il a bien dû prendre la salamandre… Ouais, c’est pas trop flou, on la reconnaît presque ! ».
Il y avait une autre énigme : il paraît qu’un poète qui partait souvent demain, dès l’aube, a écrit une phrase dans Luz, et qu’il faut la retrouver. Alors là, fastoche ! On a les Misérables dans le camp : Victor et Hugo ! Pouf, la phrase est débusquée (rien d’important, il dit que Luz ça veut dire lumière) et la photo est prise !
Troisième énigme : C’est quoi, un Sous-Fakir désordonné ? Eh les parents, vous nous aidez ? Non, vous n’avez pas trouvé ? On ne peut pas compter sur vous, quoi… Heureusement que vous n’êtes pas au camp…
Allez, on vous aide : désordonné, ça veut dire que les lettres ne sont pas dans le bon ordre… Sous-Fakir, mis dans le bon ordre, ça fait… Four à Skis !!! Nous, toutes les équipes ont trouvé : il est près de la maison de la Vallée de Luz, qui fait aussi cinéma, mais cette année, on a pas eu le temps d’y aller…

Les résultats vont être proclamés, mais il semblerait bien que certains aient exabusé : 14 photos prises dans le même magasin de peluches. Thierry, le Président de la FFGJB (Fédération Française des Grands Jeux de Bayen) est intraitable : on a voulu le prendre pour un jambon, et il veut rétrograder l’équipe coupable. C’est son syndrome des Girondins… Le CNOSF va être saisi…

Après notre dernier repas à la Grange, ce sera la dernière veillée. Et demain, on vous retrouve à la gare de Saint Médard d’Eyrans à 14h47, tout bronzés, avec des souvenirs plein les yeux et l’envie de revenir à Bayen l’an prochain.
Sans oublier que le dimanche 11 septembre, on se retrouve tous à Saint Médard pour les 50 ans de Bayen ! Il y aura une grande Chasse au Trésor, mais attention : il n’y a jamais eu de four à skis sur la commune…

Samedi 23 juillet

Qu’est-ce que le courage ?

Une légende urbaine prétend qu’un candidat au bac, découvrant ce sujet lors de l’épreuve de philosophie, aurait rendu sa feuille avec uniquement « Le courage, c’est ça ».  Et que le jury, époustouflé par son audace, lui aurait mis 18 sur 20. C’est bien sûr totalement inventé, et cela n’a rien à voir avec le courage, c’est juste de la paresse intellectuelle. Et qui peut croire qu’un jury aurait pu lui mettre autre chose que la mention « A l’année prochaine » ?

Henri de la Tour d’Auvergne, vicomte de Turenne, pris de tremblements incontrôlables au moment de se jeter dans la bataille, s’était écrié : « Tu trembles, carcasse, mais tu tremblerais bien davantage si tu savais où je vais te mener ! ». Là, on se rapproche davantage du sujet : le vrai courage, ce n’est pas ignorer la peur, c’est lui imposer sa volonté, la domestiquer…

Mais si l’on veut vraiment décrire le courage, et même Le Courage, c’est dans les Pyrénées qu’il faut se précipiter, pour voir les petits Bayennais dans leurs aventures du jour, Rafting et Accro-branche.

Là, oui, il faut la vaincre, l’appréhension. Parce qu’un montagnard, c’est fait pour avoir les pieds solidement ancrés à la pente, pas pour se risquer sur l’eau comme un simple marin folklorique à pompon, pas pour grimper dans les arbres pour jouer les Tarzan au petit pied.

Imaginez, chers parents, imaginez que vous êtes dans votre canapé : Monsieur Eddy présente la Dernière Séance, il vient d’annoncer le grand film de la soirée. C’est « La rivière sans retour », avec Marilyn Monroe et Robert Mitchum. Les lumières s’éteignent, et vous voilà emportés sur des flots impétueux, juchés sur un radeau tellement de fortune qu’une méduse vous rirait au nez en le voyant…
Eh bien, tout ceci, c’est de la roupie de sansonnet, de la gnognotte en branches à côté de la furie du Gave sur lequel les enfants vont devoir s’aventurer, à bord de canots gonflables que la moindre souche perfide ou le plus petit rocher malveillant vont déchiqueter sans coup férir, précipitant leurs infortunés passagers au milieu des tourbillons qui vont les engloutir dans les gouffres amers dont cause Baudelaire…

Et pourtant, ils l’ont fait ! Toutes ! Tous ! Dirigeant le frêle esquif d’une main de fer sur la pagaie, ils se sont joué des rapides, riant à gorge déployée des paquets d’écume furieuse qui tentaient de les précipiter dans l’onde glacée…

Et ensuite, sans autre repos qu’un maigre casse-croûte mangé sur le pouce, ils se sont hissés sur des ponts de singe brinquebalants, sur des plates-formes étroites et glissantes, accrochées à la canopée perdue dans des brumes fétides, où sans nul doute règnent les serpents constricteurs et les araignées venimeuses. Ils se sont lancés sur des tyroliennes menaçant à tout moment de rompre, dérisoires fils d’Ariane auxquels il faut remettre son existence…

Et là encore, ils l’ont tous fait ! Et en riant ! En se moquant de la peur délicieuse qui leur chatouillait le ventre, et du vide qui semblait les appeler pour mieux les attirer à lui…

Evidemment, vu de Bordeaux, vous vous dites pour vous rassurer que l’histoire est un petit peu enjolivée, que Thierry n’est pas totalement inconscient, que la chair de votre chair n’a pas pu être autant exposée à tous ces dangers impitoyables…

Certes. Mais dites-vous bien que les aventures ne deviennent des Aventures que lorsqu’on les raconte.

Quand vous voyez passer le Tour de France, vous vous dites « Bof, ce sont des gens qui pédalent, comme moi lorsque je vais chercher mon pain à vélo à la boulangerie du village ». Mais dès lors que vous lisez le compte-rendu de leurs exploits dans l’Equipe, sous la plume d’Antoine Blondin il y a trente ans ou d’Alexandre Roos aujourd’hui, lorsque vous les regardez à la télé, et que Robert Chapatte pour les plus âgés, Thomas Voeckler, Laurent Jalabert ou Marion Rousse pour les contemporains, vous les font vivre avec des superlatifs plein la musette, là, les poils de vos bras se hérissent et vous basculez dans un autre monde.

Autre exemple, plus classique, peut-être : Ulysse, qui soi-disant aurait mis dix longues années pour revenir de Troie à Ithaque. Mouais ! Sur un paquebot Costa Croisière, il suffit d’une nuit de navigation : la soirée du Commandant (avec cotillons et serpentins, buffet à volonté, champagne du Péloponnèse…), un petit dodo, et on y est…

Mais lorsque le gars Homère attrape sa lyre et vous déclame l’Odyssée (et en grec ancien, s’il vous plaît, ce qui n’est pas donné à tout le monde, notez-le bien), ce n’est plus la même musique. Polyphème le Cyclope qui se fait un marin grillé le matin au petit déjeuner, Circé la magicienne qui veut absolument transformer ceux qui restent en porcs Noirs de Bigorre, les tempêtes inouïes et les dangers tous plus dangereux les uns que les autres… Là, oui, on est dans l’épopée…

Comme vos enfants ne vous diront rien d’autre à leur retour que « C’était bien, on s’est bien amusés », ce message vous permet un peu de vivre leur séjour par procuration…

Bon, ce n’est pas tout ça, mais ce soir, c’est la boum, qui a été avancée de 24 heures, parce que lundi, il faudra se lever tôt pour revenir vers vous…
Et demain, shopping à Luz, d’où vos chérubins vous ramèneront d’inimitables et authentiques souvenirs locaux, et puis le Grand Jeu, où il leur faudra découvrir le Trésor après avoir déchiffré des indications absconses, du style « Rendez-vous au pied de l’ancien Sous-Fakir désordonné ».

Eh oui ! Cherchez de votre côté, vous aurez la solution demain soir…

Vendredi 22 juillet

Flash spécial : ce sont bien les Suricates qui ont gagné le Grand Jeu organisé par nos apprentis BAFA hier soir… Mais chaque participant a bien gagné un Lion, soit deux mi-Lion, dégusté dès le petit déjeuner ce matin.

La journée d’aujourd’hui était placée sous le signe de la biodiversité. Deux membres des Moucheurs des Coteaux Bordelais (rien à voir avec des enrhumés à risques de Covid, voir leur site www.moucheurs-des-coteaux-bordelais.com) ont fait le voyage pour faire découvrir aux enfants le monde aquatique qui se niche dans et au bord des rivières.
Maintenant, vous enfants sont incollables : il ont soulevé les galets du Gave, et ont découvert des escargots, des larves d’insectes, tout une faune qui foisonne et que l’on ne soupçonne même pas si l’on a pas l’oeil exercé du naturaliste.
Par exemple, ils vous diront que, si en soulevant les galets sur un mètre carré, on trouve trois larves de Trichoptères, la qualité de l’eau est de 20 sur 20. Et là, ils en ont trouvé plus d’une vingtaine. Ce qui veut dire que l’on a une eau riche en oxygène, en éléments nutritifs, pure et non polluée.
Ils vous diront aussi que quand, sur une petite plage ombragée, on déguste de la saucisse sèche et du jambon de pays en admirant le paysage, bercés par le doux glouglou de l’onde bondissante, le bonheur n’est pas très loin…
Le déjeuner terminé, tout le monde s’essayait, canne à pêche en main, au lancer à la mouche. Sans hameçon, bien entendu, pour deux raisons absolument incontestables : la première, parce qu’il n’est pas question de tuer les demoiselles arc-en-ciel ; la deuxième, parce qu’avec le vacarme produit, aucune d’entre elles ne se serait risquée à moins d’un kilomètre à la ronde…
Franz Schubert, plagiant honteusement Caton le Grand, répétait à tout propos : « Carthage doit être des truites ». Nous approuvons totalement : les salmonidés doivent être aussi chez eux à Bayen…
Ce soir, Pascal nous fait un Gaspacho Oranais. Rien à voir avec la soupe froide qui pousse dans des parallélépipèdes rectangles au supermarché.
Vos enfants vous donneront la recette et vous pourrez vous y essayer cet hiver, pour qu’ils se remémorent leur semaine à la Grange, bien plus rigolote que les souvenirs de Marcel Proust, qui magnifient bêtement une madeleine hyper banale…

Demain sera une journée trépidante : Accro-branche et Rafting. Adrénaline assurée. Ne vous inquiétez pas : tout est sous contrôle, les animateurs et les encadrant brevetés seront là pour assurer et accompagner votre progéniture.
D’autant que nos deux naturalistes sont formels : les horribles bestioles vues dans le Gave ne se nourrissent d’enfants que lors des années bissextiles. Quand au Crocodile des Montagnes, tristement célèbre dans le Pays Toy pour sa férocité, il ne vient au-dessous de 1 500m d’altitude que très rarement. Et c’est encore plus exceptionnel de le voir chasser à l’affût dans les branches des arbres…

Jeudi 21 juillet

Aujourd’hui le Tour de France passait par Argelès Gazost pour monter au Hautacam. Autant dire qu’il ne fallait pas avoir recours à la Capoumobile, tout étant bloqué de 10 heures à 22 heures. Mais il en faut un tout petit peu plus pour mettre des Bayennais dans l’embarras…
Tout le monde s’est mis en route ce matin pour une petite randonnée. Mais même si la Ferme des Cascades se trouve sur la commune de Sazos, y grimper à froid, quasi au réveil, le ventre à peine lesté d’un petit déjeuner digne de la Trappe, tire quand même sur les vaillants petits mollets… On enchaînait avec un tour dans les hauts de Sazos, puis la descente à la Grange pour une pause méridienne bien méritée.
Comme vos chérubins se rappellent vaguement qu’ils ont des parents, avant qu’ils ne l’oublient totalement, il était urgent de consacrer un atelier « cartes postales » où vous trouverez des messages qui étancheront votre soif de nouvelles, du style : « Je m’amuse bien, c’est super. Bisous ».
Place ensuite aux Olympiades de Bayen, où quatre équipes s’affrontaient dans des épreuves redoutables de lancer d’anneaux sur des piquets rétifs, qu’on aurait dit mouvants. D’autres où il fallait mobiliser tous ses sens pour reconnaître différentes odeurs étranges (vinaigre, grenadine, patchouli, …). Puis des choses aussi bizarres à identifier les yeux bandés que le goût de la confiture d’abricot, de la mayonnaise, du beurre ou du dentifrice. Et aussi reconnaître des chansons sur leurs 5, 10, voire 15 premières notes, puis les chanter, de manière plus ou moins juste, mais assurément d’une voix puissante…
La journée n’était pas finie pour autant, puisqu’après le repas, une partie de Lucky Luke endiablée occupait la troupe pendant que nos trois animateurs en cours de formation BAFA mettaient l’ultime patte à la préparation du grand jeu « Qui veut gagner des Mi-Lion ». La partie fait encore rage en ce moment, alors que les quatre équipes sont toujours à égalité, dans un suspense quasi insoutenable…
Flash spécial : l’équipe des Suricates vient de gagner une épreuve, dans un tonnerre d’applaudissements. Iront-ils au bout ? Vous le saurez demain, sur le même canal. Essayez de penser à autre chose si vous voulez fermer l’oeil cette nuit (comptez des moutons, nous nous passons notre vie à compter des colons), et à demain…

Mercredi 20 juillet

Après la grosse journée d’hier, le réveil était à la carte, entre 7h30 et 9h, pour que tout le monde puisse récupérer. Et c’est vers 8h que la majorité du groupe venait au petit déjeuner.
Après la préparation du sac (de la même façon que pour partir en montagne) c’était le départ vers Argelès Gazost, pour aller à la rencontre des animaux des Pyrénées. Ils étaient tous là : les ours, les lynx, les loups, les isards, les mouflons, les marmottes, les chevreuils, les cerfs… Sans oublier les petites chèvres, qui se taillent toujours une part de lion dans la popularité, à égalité avec les marmottes, car on peut les approcher, les nourrir et les caresser au passage. Pour les ours et les loups, c’est plus compliqué, et il n’y a pas dans la troupe d’élément perturbateur qu’on pourrait avoir envie de pousser dans les enclos…
Inutile de vous dire que les appareils photos n’ont pas chômé, et que vos frigos vont bientôt pouvoir s’enorgueillir d’au moins 17 photos de nos chers colons gavant les marmottes de carottes et les chèvres de pop-corn, avec en prime un pêle-mêle de tous les habitants des montagnes, sauf le grand tétras et le desman, qui étaient absents mais excusés…
Vous verrez aussi sans doute le portrait des loutres géantes d’Amazonie, qui, à priori, semblent bien loin de chez elles. Voici une explication, rapportée par les enfants, qui ont pu surprendre au vol une conversation animée :
– « Je t’avais bien dit de prendre à gauche en sortant de l’Amazone pour remonter vers nos vacances sur l’Orénoque ».
– « Oui, mais mon pote Albert m’avait conseillé de filer tout droit : c’est un raccourci qui évite les bouchons ».
« – Albert, c’est un gros nul. A cause de lui, on a traversé l’Atlantique, remonté le Gave de Pau, et nous voici dans ce gîte à Argelès ».
« – Mais c’est chouette ici, on est bien logés, et il y a des tas d’admirateurs qui nous prennent en photo ».
« – Peut-être, mais les arrhes de notre location seront perdus, et moi je rêvais de voir l’Orénoque. J’aurais dû écouter ma mère qui me disait toujours… ».
Le brouhaha des visiteurs n’a pas permis d’entendre la suite…

Après le repas, une dame vient nous organiser un Escape Game.
Mais comme c’est secret, impossible de vous en dire davantage : il va vous falloir patienter, vous aussi, pour en savoir plus. A tout à l’heure…

Ça y est, le jeu vient de se terminer. Pour vous faire simple : un berger, atteint de crétinisme congénital (de toute mémoire, on n’a jamais mangé cinq fruits et légumes par jour dans sa famille) a rangé la trompe qui lui sert à rameuter son troupeau dans une boîte à secret, elle-même enfermée dans une malle, protégée par moult cadenas à combinaison. Il a bien tenté de rédiger des parchemins pour se souvenir des codes, mais il en manque la moitié. Un cas, quoi !
Heureusement pour lui, les Bayennais ont de la jugeote à revendre, et, en une heure chrono, les quatre équipes ont toutes réussi à récupérer leur trompe pour nous offrir un concert du plus bel effet. Colons, animateurs, tous ont phosphoré dur pour lui rattraper le coup. Il nous doit bien quelques tommes de brebis, s’il a pour deux sous de reconnaissance…
Bon, maintenant, il va falloir songer à rejoindre les bras de Morphée, parce que demain matin, randonnée à partir de la Grange, puis, l’après-midi, les Olympiades de Bayen.
Et dire que vous pensiez vos enfants en vacances…

Mardi 19 juillet

Ce matin, le réveil a sonné à sept heures, l’heure des braves. Et la troupe ne manquait pas de courage…
Sitôt le petit déjeuner englouti, c’était la vérification des sacs à dos, avec les gourdes remplies, la casquette, les lunettes de soleil, la crème solaire et le contrôle des lacets.
Pierre Capou attendait tout le monde un peu plus haut vers Sazos, et le bus décollait vers Gavarnie.
D’un pas auguste de montagnards aguerris, nos jeunes aventuriers prenaient le chemin de la Grande Cascade, pour s’arrêter près du torrent pour la pause casse-croûte réparatrice. Et quand on est au bord du Gave, qu’il fait chaud, quoi de plus naturel que de jouer, de s’éclabousser et de faire des ricochets ?
Au retour sur Gavarnie, une brigade de CRS faisait de la sensibilisation aux bonnes attitudes à adopter en montagne. Ô joie : selon eux, tremper sa casquette dans l’eau et se la mettre sur la tête est tout à fait adéquat. Comme quoi, nos Bayennais ont un sens inné de randonneurs…
Après avoir passé les épreuves et répondu aux questions, tous obtenaient leur magnifique diplôme officiel et, en récompense, les CRS les accompagnaient sur un mur d’escalade. Assurés par les policiers, tous se lançaient dans l’ascension, bien sanglés dans leur baudrier.
Il y avait de grands sourires au retour à la Grange, et une bonne douche s’imposait.
Toutes ces aventures avaient grand ouvert l’appétit, et les saucisses de Sajous, pourtant conséquentes, n’avaient guère le temps de souffrir. C’est un plaisir de voir qu’ils ont tous bon appétit…
En ce moment a lieu une grande veillée qui mêle colons et animateurs, alors qu’un petit orage a rafraîchi l’atmosphère, mais ne devrait pas nous perturber plus que ça…
Demain, découverte de la faune des Pyrénées au Parc Animalier, plus connu à Bayen sous le vocable de « Colonne aux Marmites ».
Les appareils photos vont chauffer…

Lundi 18 juillet

La canicule, comme on pouvait le craindre, a causé quelques perturbations sur les voies ferrées. Mais dans notre malheur, nous avons eu de la chance : alors qu’on annonçait trois heures et demie de retard, celui-ci a été réduit à un peu plus de deux heures…
Les enfants ont bien rallié Lourdes, où la maison Capou a été, comme d’habitude, hyper accomodante avec Bayen, jonglant avec ses plannings pour éviter une attente sous le cagnard (bien moindre qu’à Bordeaux, mais plus qu’à Bayen, où il fait 26° dans la Grange…).
Les voici en approche : les boissons sont au frais et les attendent…
A tout à l’heure…
Après quelques jeux pour mémoriser les prénoms et une bonne douche rafraîchissante, nous avons dîné. A la grande satisfaction des cuistots, tout le monde a mangé de bon appétit, et il a fallu arracher la part témoin avant que les plats ne soient liquidés.
Une fois la salle débarrassée et la vaisselle rangée, la veillée s’est tenue devant la Grange.
Nous avons eu la surprise de la visite du Grand Maharadjah qui recrutait pour son armée : il suffisait de lui offrir deux cadeaux pour être accepté. Mais gare si les cadeaux n’étaient pas de son goût : condamnation à avoir la tête coupée. Par bonheur, nous disposions d’habiles ambassadeurs, qui ont su faire appel à la magnificence et à la clémence de Sa Hauteur. Après quelques tentatives, tout le monde a trouvé deux cadeaux à la convenance du Commandeur de la Foudre Céleste…
Maintenant, c’est la revue de ce qu’il faut mettre dans le sac à dos pour la randonnée de demain vers la Grande Cascade de Gavarnie.
Le bus prend toute la troupe à 8h30. Réveil à 7 heures. Alors, tout le monde va aller faire un dodo réparateur…
A demain !

Dimanche 17 juillet

Bonsoir !
Demain matin, nous avons rendez-vous à 7h30 à la gare de Saint Médard d’Eyrans. A 8h11, le train nous emmènera à Bordeaux Saint Jean, puis, de là, à Lourdes, où la Capoumobile nous attendra pour nous conduire à la Grange, juste à temps pour déguster les sandwiches amoureusement préparés par les parents…
A demain pour les premières aventures à Bayen !