Dimanche 23 juillet

Bonsoir,

Et voici le dernier billet, au moment où les spots commencent à flasher et transformer la Grange en succursale d’Ibiza.
DJ Eloi, qui nous a rejoints et va enchaîner sur le camp Pré-Ados, fait chauffer sa platine pour nous entraîner au bout de la nuit…

Mais un petit mot sur cette journée : après un lever échelonné, où chacun a été tiré des bras de Morphée par le cri de la Chocolatine arrivée toute chaude de Luz, l’exercice d’incendie a conduit tout le monde devant la maison, qui en chausettes, qui encore en pyjama, les cheveux en pétard. Mais l’évacuation, dans le calme, s’est déroulée en un temps record : nos amis les pompiers seront contents en consultant le registre de sécurité.

Le temps de faire quelques jeux, et il était l’heure de passer à table, où, en prévision de ce soir, chacun faisait bombance de légumes verts et de fruits.

Mais on sentait l’excitation monter, atteignant son point culminant lors de la divulgation de la composition des équipes pour le Grand Jeu.
Et c’était parti : tout d’abord, des Epreuves à la Grange, pour gagner les chiffres de la combinaison du cadenas magique. Un fois ouvert, il livrait la première des Enigmes qui conduisait chaque équipe dans un lieu secret de Sazos, où il fallait faire preuve de sagacité pour dénicher le parchemin de l’énigme suivante.

Lapins, Chèvres, Cochons et Vaches (c’était les noms que les équipes s’étaient choisies) sillonnaient le village, sous le regard amusé des autochtones, plus habitués au silence paisible à l’ombre des montagnes qu’au défilement joyeux et enthousiaste des enfants pour qui la consigne « ne pas courir et ne pas crier » est un concept relativement flou…

Tous les ans, c’est la même chose : les Animateurs sont persuadés d’avoir inventé des Enigmes impénétrables, à l’image du Sphinx. Mais souvenez-vous qu’Oedipe en avait fait de la chair à pâté, de son énigme. Et là, c’est pareil : sitôt le parchemin découvert, il était décrypté, et l’équipe se ruait, sans coup férir, vers le suivant.

Bien sûr, il en eut une un poil plus rapide que les autres à rallier la Grange après avoir déniché le Trésor, mais il s’en fallut de peu que nous soyons obligés de faire venir par hélicoptère spécial les papes de la photo finish du Tour de France : c’est vous dire si cela fut serré…

Après le goûter, place à la douche, et surtout à l’après-douche. Séance de maquillage pour les filles, où les animatrices frôlaient le surmenage, et dévastation des pots de gel capilaire pour les garçons.

Il était temps d’attaquer le repas. Pour les parents aux âmes sensibles, soucieux d’un parfait équilibre alimentaire, merci de nous retrouver trois lignes plus bas.
Pour le dernier soir, en prélude de la boum, Claire et moi nous sommes vautrés dans la gabegie diététique : nuggets de poulet, hamburger maison, frites et glace, boisson aux fruits… Gavé trop bon…

Ca y est, vous pouvez nous rejoindre, mais ne vous approchez pas trop de l’écran : vous pourriez avoir le tympan et la rétine agressés par la musique et les flashes lumineux qui règnent dans la Grange, où du papier crêpon savamment appliqué sur les néons distille une ambiance psychédélique d’enfer…

Pour le reste, je renonce à vous le raconter : c’est trop cool… Demain, peut-être en aurez-vous le récit, bien que cela doive se vivre sur place et non par procuration pour en apprécier tout le sel et le parfum de liberté qui s’en dégage…

Finissons par les informations pratiques : demain, le train arrive en gare Saint Jean à 16h58. Vous y retrouverez Thierry, les Animateurs et bien sûr vos enfants.
Puis tout le monde fera mouvement vers la sortie Belcier et le parc des bus situé près du Pont du Guit, où Joël sera garé avec la camionnette des bagages.
Il sera alors temps pour chacun de verser sa petite larme, et de commencer le décompte des jours avant le retour à Bayen…

Boone soirée à tous,
Olivier

Samedi 22 juillet

Bonsoir,

Vous le devinez aisément : si je vous écris ce message, c’est que nous sommes revenus à la Grange pour y passer la nuit.

Ce matin, les nuages paresseux s’accrochaient aux sommets environnants, mais n’étaient guère menaçants, le soleil parvenant même à s’inviter furtivement pour illuminer la montagne.
Le bus emmenait donc toute la troupe vers le Plateau de Saugué, où la vue sur tout le Cirque de Gavarnie vous accompagne tout au long de la randonnée vers les Granges de Holle, sur les hauteurs du village de Gavarnie.

Là, les nuages s’étaient dissipés, mais restaient tapis derrière la frontière espagnole, rappelant que la soirée serait peut-être humide, d’autant que le vent obligeait à sortir polaire et k-way à chaque pause (mais, en montagnard prévoyant, chacun avait ceci dans son sac à dos).

Benoît, lui, était parti reconnaître une rando au-dessus de Pragnères, dans la forêt du Barada. Je le récupérais à l’usine hydro-électrique et nous voici retrouvant l’assemblée pour un pique-nique avec en toile de fond l’Homme Couché, paisiblement endormi tout au fond du Cirque, et la Grande Cascade dont nous pouvions presque sentir les embruns fouetter nos visages (quand je vous dis qu’il y avait du vent…).
Et pour ajouter à la magie du lieu, nous pouvions contempler à loisir les évolutions des Vautours, qui, sans jamais un battement d’aile, tournoyaient au dessus-de nos têtes dans leur vol majestueux.

Mais s’ils en voulaient à notre saucisse sèche ou à notre jambon de pays, ils en ont été pour leur frais : creusés par la marche matinale, nous ne leur avons rien laissé, même pas un tout petit morceau de couenne…

Après ces agapes, les enfants, encadrés par Thierry, Claire et les Animateurs, finissaient la balade. Et le raidillon à travers la forêt n’a finalement impressionné personne : pas de traîneur de patte, tout le monde a grimpé avec enthousiasme, et Bayen était pile au rendez-vous avec Pierre Capou et son bus pour un retour à Sazos.

Un bon goûter, une grenadine fraîche, un bonne douche, et en piste pour des jeux animés par Thierry, tandis que les Animateurs, enfermés en concile, élaborent le Grand Jeu de demain. A vous, je peux bien donner un indice : il aura lieu dans le village de Sazos, et les enfants y seront en autonomie pour y dénicher les indices conduisant au Trésor, pour peu qu’ils parviennent à surmonter les Epreuves qui les attendront…

Comme nous n’avons pu faire le bivouac, on va tout de même manger en cercle dehors, comme prévu, puis enchaîner par une soirée Loup-Garou d’anthologie. Il n’y a pas de raison de tout bouleverser, tout de même…

Les Villageois, les Loups-Garous, la Voyante, la Petite Fille, le Chasseur : tout cela peut vous faire peur, vu de chez vous. Mais ici, il n’y a que des Bayennais, donc des Braves…

Tant pis pour vous, on vous racontera tout ceci lundi soir pour vous consoler un peu d’avoir raté ça…

Bonne soirée quand même,
Olivier

Vendredi 21 juillet

Bonsoir,

Après une nuit orageuse, mais plus bruyante que torrentielle, ce fut un lever échelonné, chacun ayant pu récupérer des forces après la belle journée d’hier.

Comme prévu, jeux à gogo toute la matinée, et, le ciel se montrant un peu plus clément, balade jusqu’à la Ferme des Cascades cet après-midi.

A l’heure où j’écris ces lignes, la Grange ressemble à Macao ou Las Vegas : compétition de charades, de devinettes, de tours de magie, de chansons à reconnaître…

Et les animateurs sont en train de concocter un programme au petits oignons pour la veillée de ce soir, où nous serons rejoints par Benoît, venu reconnaître les randonnées du camp Ados de début août.

Pour demain, la météo reste assez énigmatique : il fera sans doute assez beau pour aller faire la rando prévue dans le cirque de Gavarnie depuis le Plateau de Saugué, mais nous ne savons pas encore si le bivouac sera pertinent ou pas.
Selon le site météo consulté, voire même selon l’heure à laquelle est consulté chaque site, le prévisions varient : soit les ingénieurs prévisionnistes sont partis en vacances, laissant faire leur travail à des ordinateurs facétieux, soit il y a de quoi en perdre son latin (O tempora, ô mores…).

Si vous n’avez pas de message demain soir, c’est que nous serons là-haut, sous la tente, hardis pionniers communiant avec Mère Nature, compagnons des Marmottes et des Isards : pas de panique, nous vous raconterons celà, pauvres terriens bassement limités au niveau de la mer, et vous nous envierez de nous enivrer de l’éther pur des cîmes…

Bon, j’arrête avec mon lyrisme de garçon boucher, et je vous souhaite un bonne soirée.

A très bientôt,
Olivier

Jeudi 20 juillet

Bonsoir,

Je viens de mettre mes lunettes, ce qui va ajouter de la difficulté à faire le jeune homme pour faire tourner les têtes graciles de nos charmantes animatrices, mais qui va m’éviter d’ecrire n’importe quoi…

Aujourd’hui, les nuages bas et la température largement en baisse nous ont obligés à revoir l’emploi du temps de la journée.

Pas de problème pour l’AccroBranche, au contraire : c’est plus agréable s’il ne fait pas trop chaud. Il fallait voir vos enfants s’amuser, s’interpeler d’arbre en arbre, sourire de fierté après avoir dompté la petite appréhension que l’on a du vide ou du support qui tangue sous les pieds. Autant vous le dire tout de suite, personne n’est resté sur le plancher des vaches, et tous se sont déclarés ravis de l’aventure.

Le ravitaillement arrivé sur place fut largement honoré, car les apétits s’étaient aiguisés durant ces exploits.

Puis, profitant de ce que l’on était à Luz, la troupe fut répartie en petits groupes, sous la houlette d’un animateur, et ce fut la ruée vers les magasins de souvenirs, les fromageries, les saucissonneries… Ne pensez pas que l’on vous ait oublié (ou du moins, pas en permanence) : vous en aurez la preuve lundi.

Comme je vous l’ai dit, nous avons bousculé le programme : la piscine ne s’imposait vraiment plus. En revanche, le cinéma de la Maison de la Vallée proposait « Moi, moche et méchant 3 ». Succès garanti, et approuvé à l’unanimité.

Le temps de remonter, de passer à la douche, il fallait absolument passer à table, les spaghetti bolognèse n’attendent pas ! Ni le gâteau au Carambar pour fêter l’anniversaire de Loredana, mais aussi le diplôme d’infirmière brillamment obtenu par Marion, notre animatrice.

D’où ce message tardif et le charabia destiné à vous faire patienter, tapé sans lunettes…

Ce soir, grande veillée, car la météo de demain va nous confiner à la Grange.
Donc, se sera réveil échelonné, chacun à sa guise, et puis toute une journée de jeux, pièces de théâtre improvisées, Loup−garou, chants…

On ne va tout de même pas se laisser arrêter par trois gouttes de pluie !

A demain,
Olivier

Mercredi 19 juillet

Bonsoir,

Ce matin, réveil tranquille vers 8h30 pour les plus fatigués, les plus courageux, alléchés par les odeurs de pain grillé étaient déjà sur le qui-vive.
Après une mise en route poussive, départ vers 10h pour Saligos, à travers des pentes escarpées qu’il faudra bien remonter, d’autant que certains, sans doute d’ascendance marseillaise, n’hésitaient pas à les chiffrer entre 30 et 40%.

La météo restant menaçante, retour à la Grange pour un pique-nique réparateur, avant de prendre le bus pour le Donjon des Aigles de Beaucens.

Découverte des Serpentaires, Vautours, Faucons Pélerins et autres volatiles.

Un Condor vint effleurer les têtes de vos chérubins, tandis que les Milans tournoyaient tels des ventilateurs bienfaiteurs au-dessus de la troupe.

Retour à la Grange pour une douche rafraîchissante et revigorante.

Après un temps de repos, place au repas du soir et une veillée surprise préparée par les animateurs.

Les Animateurs.

Mardi 18 juillet

Bonsoir,

La journée a commencé fort tôt, puisque toute la troupe était sur le pont dès 6h30, pour le petit déjeuner. Les sacs bouclés, les gourdes pleines, les lunettes sur le nez et le chapeau sur la tête, direction la barrière où la Capoumobile chargeait les aventuriers en herbe.

Après une petite demi-heure de trajet jusqu’au Bédéré, les choses sérieuses commençaient : pied gauche en avant, et direction le Col de Riou, sous la houlette de Claire, Thierry occupant le poste délicat de voiture-balai.
Bon pied, bon oeil, tout le monde montait jusqu’à la Cabane de Conques pour y voir Rémi le Berger, malheureusement déjà parti avec ses moutons en altitude.
Il en fallait plus pour miner le moral, d’autant qu’une marmotte se faisait dorer sur son rocher et admirer à loisir. Puis, d’un pas décidé, le groupe montait jusqu’au Col. Chemin faisant, une voix tonitruante se fit entendre : Rémi était sur le chemin.
Après quelques palabres, il était convenu de le rejoindre à sa bergerie à la redescente.

Sur les coups de onze heures, le Col était atteint, comme la tarte. Claire en profitait pour décrire tous les sommets visibles à 360 degrés, avec la célèbre antenne du Pic du Midi de Bigorre et la fameuse histoire de l’hôtel au pied de l’observatoire.

Après quelques jeux, décision était prise de redescendre vers l’ombre, car Phébus dardait ses rayons sur les nuques.

Accompagnés par une escadrille de sept vautours, les enfants arrivèrent à la cabane de Conques, où Rémi les attendait, et ils purent l’interroger à loisir sur son métier, sa passion.
Puis ils eurent le privilège de visiter sa cabane « bio », redoublant de question parfois insolites, appelant les fous-rires du Berger.

Enfin vint le temps du repas, à l’ombre des arbres, face au Pic du Midi.

Après une petite sieste réparatrice, redescente vers le bus pour une retour à la Grange.

Une bonne boisson fraîche, un douche délicieuse, quelques jeux : on se dirige vers le repas.
Puis viendra la veillée, point trop longue, car la journée fut copieuse, et en route vers de nouvelles aventures.

Demain, petite randonnée dans la vallée vers Saligos et Sère, puis direction de Donjon des Aigles…

Bonne nuit à tous, et faites de beaux rêves…

Olivier

Lundi 17 juillet

Bonsoir,

Après un voyage sans histoire, et rendu simple par Joël, qui s’est occupé d’acheminer les bagages (les Animateurs lui disent Merci, car cela change la vie dans le TGV, surtout au débarquement), les enfants sont arrivés à la Grange vers 15h15, avec la Capoumobile (le car de nos amis Francis et Pierre Capou).

Dès la découverte de la Grange faite, chacun a choisi son lit : les filles sous la grande tente (neuve, s’il vous plaît), les garçons dans les dortoirs. Un petit goûter et une grenadine pour reprendre des forces, et tout le monde est monté à Sazos, pour le parc de jeux du Calvaire.

Un « poule-renard-vipère » endiablé, un « Lucky Luke » d’anthologie pour bien se défouler après tout ce temps assis dans les transports, et il est déjà temps de profiter d’une bonne douche…

Vous avez sans doute trouvé le temps long jusqu’à la parution de ce message, mais il y avait une urgence : tout le monde était affamé, et ce fut un vrai plaisir pour Claire et moi de les voir tous faire honneur au repas et liquider tous les plats…

Place maintenant à la première veillée.
Chacun apprendra à connaître les visages et les prénoms de ses copains, au travers de petits jeux où la mémoire sera sollicitée, mais où les fous-rires seront eux aussi présents.

Enfin, première nuit loin de Maman et Papa, mais avec ce délicieux parfum d’aventure (et, pour les garçons, de pipi de loir, car le dortoir est occupé quand nous ne sommes pas là) qui fait que vous serez un peu oubliés.

Demain, lever dès potron-minet, pour la première randonnée au col de Riou, avec une vue magnifique sur la vallée de Cauterets, et visite de la cabane du berger (sous réserve qu’il soit là).

A demain pour vous raconter tout ceci…

Olivier