Pour rappel : rendez-vous demain (jeudi 1er aout) à 18h sur le parking de la Grande Boucherie de Villenave d’Ornon.
Attention, cette année, je change les habitudes : l’article est écrit dans l’ordre chronologique. Vous devez donc descendre pour voir les dernières nouvelles !
Et voilà, le temps passe inexorablement, et notre camp touche à sa fin. Les enfants sont descendus à Luz ce matin pour y faire leurs emplettes, et il semblerait que vous n’ayez pas été oubliés, surtout si vous aimez le saucisson. Mais je m’égare, et ces petits m’en voudraient de divulgâcher leurs surprises. Cet après-midi, direction Lau-Balagnas, avec sa piscine et ses toboggans aquatiques. Autant dire que la mélancolie n’est pas invitée à la fête.
Avec la dernière soirée où l’agenda est épais, entre le repas (apéro, burger-frites, glace), les jeux, la chorégraphie répétée toute la semaine et enfin la boum, je n’aurai guère le temps de me lancer dans le lyrisme.
Je voudrais pourtant vous dire le plaisir que nous avons eu à partager ce camp avec des enfants adorables, dotés d’un bel appétit (nous n’avons absolument rien jeté, à aucun repas), et toujours enthousiastes quelle que soit l’activité proposée. S’il faut leur chercher un petit défaut, c’est leur propension à monter le niveau sonore durant les repas, obligeant l’équipe d’animation à de fréquents rappels à la Loi. Mais bon, c’est bien pour pinailler… Cette équipe d’animation, justement, parlons-en en un seul mot : topissime ! Bien entendu, les deux co-Directrices, Marianne et Lucile, ont de l’expérience et sont rompues à l’encadrement d’enfants. Tout roule comme sur des rails, le programme, fignolé bien avant le départ, est tenu et les imprévus semblent anticipés tant ils ne perturbent en rien la vie à la Grange. Justine commence elle aussi à être bien rôdée : après deux camps l’an dernier, son BAFA en poche, elle enchaîne encore deux camps cette année. Clément, lui, l’a obtenu il y a quelques semaines et fait sa première « colo » comme animateur titulaire. Aucun souci d’intégration de gestion du groupe de garçon dans la tente. Enfin, Amélia et Emma, en formation, n’ont pas mis longtemps à prendre leurs marques. Non, je n’oublie ma chère et tendre Sylviane, toujours présente, toujours attentive, intraitable sur le nettoyage et sur la fraîcheur des produits. Pour nous, c’était un camp de plus, mais où nous avions, comme l’an dernier, le bonheur d’avoir notre fille et notre petit-fils près de nous… Avec tout ce beau monde, direz-vous, nous battons le record du monde de l’encadrement : 8 adultes pour 22 enfants. C’est vrai, mais encore faut-il que la mayonnaise prenne et qu’en plus elle ait de la saveur, où chaque ingrédient apporte sa touche pour ravir les papilles… A midi, au repas, le camp de l’an prochain était déjà évoqué, ce qui est bien le signe d’un bien-être ressenti par tout le monde…
A demain à la gare de Saint Médard, pour retrouver vos filles et vos fils comme vous les aviez laissés, mais un peu changés aussi, grandis et devenus plus autonomes, pleins de beaux souvenirs de nos belles Montagnes Pyrénées…
Samedi 13 juillet
Bonsoir ! Ce matin, il y avait le Grand Jeu, prélude d’une journée placée sous le signe du Tour de France. En conséquence, les épreuves faisaient la part belle à la Petite Reine et à la Grande Boucle. Mais en hommage à Louis Bozon, infatigable arpenteur des régions de l’Hexagone, commençons par la présentation de la Vallée : – « Chers amis, Bonjour ! C’est un plaisir de vous retrouver aujourd’hui pour une nouvelle édition du jeu des Mille Héros. Aujourd’hui, nous sommes dans le charmant village de Sazos, niché au cœur des Hautes-Pyrénées. Ici, c’est avant tout une histoire de montagnes majestueuses et de vallées verdoyantes, une invitation à la découverte et à l’émerveillement. Sazos offre une vue plongeante sur Luz-Saint-Sauveur, un autre joyau des Pyrénées. Victor Hugo, fasciné par la beauté du site, l’a immortalisé ainsi : « Ce village, ils l’ont appelé Luz, lumière ». Les maisons entourent l’église des Templiers, témoignage de la présence des célèbres chevaliers dans la région. Cette église fortifiée, avec son architecture unique, est un véritable trésor du patrimoine médiéval. Avec le Château Sainte-Marie, perché sur les hauteurs et qui offre une vue panoramique exceptionnelle, le visiteur plonge dans l’histoire tumultueuse de la région. Nous sommes en plein cœur du Pays Toy, le pays de l’agneau à l’appellation contrôlée « Barèges-Gavarnie ». Les habitants, qui portent haut le nom de « Toys », y sont fiers de leur patrimoine et de leur culture. C’est avec grand bonheur que nous allons voir les enfants concourir dans les épreuves concoctées par l’équipe d’animation. ». Je ne vous décrirai pas la frénésie qui s’est emparée de la troupe joyeuse et virevoltante, ni de l’application mise par chacune et chacun pour triompher des chausse-trappes. Encore moins des cris de victoire à l’issue de ces Jeux où nos héros semblaient effectivement mille tant leurs cris résonnaient dans toute la vallée…
Puis vint le moment d’aller voir passer le Tour de France. En voici le récit, comme l’aurait peut-être écrit (en beaucoup mieux) Antoine Blondin dans l’Equipe : « En cette journée où le soleil s’acoquina avec les cimes pyrénéennes, le Tour de France nous offrit un ballet majestueux de souffrance et de gloire. Le départ se fit de Pau, cette cité royale où l’ombre d’Henri IV veillait encore sur les rues pavées. Très vite, la tranquillité laissa place à l’ardeur des coups de pédale, chaque montée devenant une strophe d’un poème épique. Les coureurs affrontèrent le triptyque redoutable : le Tourmalet, l’Hourquette d’Ancizan, et enfin le Pla d’Adet. Ces trois cols, dont deux classés hors catégorie, se dressèrent comme autant de remparts à franchir. Nous étions postés, avec les enfants, derrière le petit muret qui longe la route de Luz, au droit de la passerelle qui traverse le gave pour rejoindre Saligos. Longue fut l’attente, heureusement trompée par un pique-nique salvateur, lorsque nous vîmes la caravane publicitaire défiler dans un tourbillon de couleurs et de musique. Les enfants, les yeux écarquillés et les bras chargés de casquettes, bobs, mini saucissons et bonbons tombés comme une manne céleste de l’incroyable cohorte des véhicules transformèrent ce moment en fête avant le grand combat. Puis, les échappés arrivèrent, parmi eux, Biniam Girmay en maillot vert et le champion du monde Mathieu Van der Poel. Trois minutes plus tard, le peloton apparut, où Pogacar, se détachant du serpent bigarré des coureurs dans son habit de lumière, élaborait sa stratégie avec ses coéquipiers, tel le général Alexandre se lançant aux confins du monde connu. Nous laissant derrière eux, les forçats de la route fondirent vers le Tourmalet : Premier défi, ce col mythique vit les premières escarmouches, décimant les rangs des téméraires. Puis vint la Hourquette d’Ancizan : Moins célèbre mais tout aussi impitoyable, cette montée fut le théâtre des stratégies les plus fines. L’infatigable Nils Politt, à la planche durant plus d’une heure pour limiter l’écart à quatre minutes au maximum, joua sa partition avec brio. Ultime épreuve, la montée vers Pla d’Adet fut le champ de bataille final. Revenus à la Grange, nous vîmes Adam Yates jouer sa partition à la perfection, portant une attaque à sept kilomètres de la ligne, dans le but de servir de point d’appui à Tadej Pogacar. Trois bornes plus loin, le Maillot Jaune se dressa sur les pédales, et, martyrisant sa machine, se livra à un récital homérique, laissant ses adversaires sans réponse. Tel un Ulysse moderne, il dompta la pente, remportant sa treizième victoire sur le Tour de France. Jonas Vingegaard et Remco Evenepoel, qui ce matin encore prétendaient le jeter à bas de son trône se retrouvèrent relégués à des rôles de figurants sublimes. En ce jour, le Tour de France nous offrit un spectacle digne des plus belles épopées. Les montagnes pyrénéennes, témoins muettes de cette lutte titanesque, résonneront encore longtemps des cris des enfants et des exploits de ces hommes qui, le temps d’une journée, touchèrent du doigt l’éternité. »
Pour terminer la journée, les enfants sont en train de mener l’enquête, dans un jeu de Cluedo : qui a saboté le vélo de Raymond Poulidor, le grand-père de Mathieu Van der Poel ? Affaire à suivre…
Vendredi 12 juillet
Avant toute chose, toute l’équipe d’animation se joint à moi pour vous rassurer : s’il y a eu de gros orages sur Lourdes, où des grêlons gros comme des balles de ping-pong ont causé de gros dégâts, ici, nous n’avons pas été touchés. Il est tombé à peine quelques gouttes dans la nuit, mais tellement peu que le sol était sec ce matin. En conséquence, aucun souci pour les dormeuses et dormeurs sous tente, qui n’ont même pas entendu le tonnerre dans le lointain…
Nous voici donc partis pour le cinquième jour du camp…
Ah les amis, je vous prie de croire que vos enfants ont bon appétit ! Ma grand-mère avait une expression imagée : « Celui-ci, il vaut mieux l’avoir en photo qu’à table ! ». Eh bien c’est le cas de vos enfants. Depuis le temps que je cuisine à Bayen, vous pensez si j’en ai vu, des morfales ! Mais là, ça force le respect. La nuée de sauterelles qui s’abat sur l’Egypte dans la punition divine dont cause la Bible, c’est de la gnognotte en branche à côté de ces clients. Vous voulez un exemple ? Prenons le repas d’hier soir : melon, plat farci et gâteau 5-4-3-2-1 aux poires. On s’était dit avec Sylviane que d’habitude, ils nous liquident tous les plats, mais que là, les aubergines, les courgettes et les tomates cuites, ils allaient tordre le nez dessus. Il suffisait d’en faire une belle quantité, et il nous en resterait pour les repas que nous faisons seuls à la Grange quand ils partent en vadrouille. Pour 30, on avait compté 3kg de patates, 3kg d’aubergines, 3kg de courgettes et 2kg de tomates. Plus la farce : 1kg de steak haché, 1,5kg de chair à saucisse et 0,5kg d’oignons. Trois grands plats à four ! Eh bien dites-vous qu’il a fallu se battre pied à pied pour arriver à soustraire la part témoin que l’on se doit de conserver au cas où ! Liquidés, les trois plats : un coup pour rigoler, et un coup de rabe pour l’estocade. Ah, les gueux ! Je ne cause même pas du gâteau (deux grandes plaques à four), qui n’a pas souffert et ne s’est pas senti partir… Et c’est comme ça tous les jours, il y a intérêt à usiner dur pour fournir… Du coup, j’ai voulu revendiquer. Mais vous connaissez la Trésorière : dès qu’on parle dialogue social ou augmentation, elle sort son flingue. Et pas le Chassepot du pékin moyen : du matos de concours, le chouette appareil à composter les couennes pachydermiques ! Je suis rentré dans le rang vite fait, croyez-moi ! Il y a malgré tout un avantage : les commerçants de Luz sont charmants avec moi. A la Boulangerie des Gaves ou chez Sajous, j’ai droit à des grands sourires et des « Ah, voilà Bayen ! » dès que je passe la porte. Pour vous dire : chez Carrefour, ils ont même embauché une jeune fille dont le seul boulot est de répandre un tapis de pétales de roses devant mon chariot lorsque je fais les courses. Je n’exagère pas ! Il paraît même que Ferrari et Aston Martin cherchent à ouvrir une succursale dans la vallée tellement il y a de la demande chez ces nouveaux riches…
Mais je m’égare : ce matin, l’équipe d’animation proposait aux enfants de fabriquer des maisons de fées. Je ne vais pas pouvoir vous raconter, le mieux est que vous regardiez les photos pour vous faire une idée des belles demeures nées de l’imagination des différentes équipes. Pas de jury, pas de classement : juste le plaisir de créer et celui de contempler…
Cet après-midi, après les derniers fignolages sur les maisons de fées, direction la Ferme des Cascades, en haut de Sazos, histoire de rencontrer les chèvres, leur vie, leur œuvre… Tenez, prenons, au hasard, la Blanchette : Ah ! qu’elle était jolie la petite chèvre de Sazos ! Qu’elle était jolie avec ses yeux doux, sa barbiche de sous-officier, ses sabots noirs et luisants, ses cornes zébrées et ses longs poils blancs qui lui faisaient une houppelande ! Et puis, docile, caressante, se laissant traire sans bouger, sans mettre son pied dans l’écuelle. Un amour de petite chèvre ! – « Stop Coco !!! Tu ne te foules pas, tu nous refiles du Daudet, directement copié-collé d’Internet ! Escroc ! Plagiaire ! ». – « Bon, d’accord. On essaie autre chose… Madame Blanchette, racontez-nous votre vie à la Ferme des Cascades… ». – « Bêêê… Vous savez, ici, on mène une vie saine, simple et rustique. Nous sommes en liberté aux alentours, dans les prés. Et matin et soir, c’est la traite, qui se fait au son d’une musique douce, avec les poules qui vaquent autour de nous, picorant de-ci, de-là… C’est bon pour notre psychisme, et, en conséquence, pour la qualité du lait. Là, par exemple, vous voyez, toutes les chèvres claires vont se rendre à l’étable. C’est la traite des blanches… Et puis ce seront les foncées qui viendront ensuite. Et nous nous retrouverons toutes ensemble pour aller déguster les fleurs de la prairie… ». – « Une vie simple et au grand air, dans une ambiance de franche camaraderie, des menus gourmands et équilibrés, cela ressemble à un camp de Bayen. C’est formidable, mais les soirées d’hiver, lorsque la neige vous confine, n’est-ce pas un peu long ? ». – « Bêêê oui. Il faut prendre son mal en patience. Certaines, pour le sabbat, voudraient bien aller au Belzébuth, la boîte à la mode… Mais c’est interdit, alors on oublie, on n’en fait pas tout un fromage… D’autres jouent du violon avec le chat Gall. Ce qui reste le plus efficace pour passer le temps et attendre les beaux jours, c’est encore de bouquiner… ».
Jeudi 11 juillet
De notre envoyé spécial, Kévin Frison-Roche (l’arrière-petit-cousin de la logeuse du célèbre alpiniste) :
Ce matin-là, le soleil perçait à travers les nuages qui enveloppaient le cirque de Gavarnie, offrant le spectacle majestueux de cette nature grandiose et sauvage. Les enfants, pleins d’énergie et d’excitation, se préparaient pour une journée inoubliable. Pour certains d’entre eux, c’était leur première véritable randonnée en montagne. À leur tête, un guide expérimenté, Stéphane, un montagnard aguerri aux yeux pétillants de bienveillance, veillait à ce que chacun soit prêt pour l’aventure. Les animateurs avaient expliqué l’importance de bien s’équiper : chaussures de randonnée solides, casquette et lunettes de soleil, vêtements adaptés et gourdes remplies d’eau fraîche. Les enfants, les yeux écarquillés, écoutaient les dernières recommandations de Stéphane avant de s’élancer sur les sentiers escarpés. « N’oubliez pas, la montagne est belle mais elle peut être imprévisible. Restez toujours en groupe et suivez mes instructions. » La troupe s’enfonça dans la vallée, le murmure des ruisseaux et le chant des oiseaux accompagnant leurs pas. Le chemin, bien que parfois raide, offrait des panoramas à couper le souffle. À chaque virage, une nouvelle vue sur les imposantes parois calcaires du cirque se révélait, laissant les enfants émerveillés. Stéphane s’arrêtait régulièrement pour partager ses connaissances sur la faune et la flore locales. Il racontait l’isard gracile et le bouquetin majestueux bondissant sur les rochers ou une fleur rare cachée dans un recoin ombragé. Les enfants buvaient ses paroles, fascinés par ce monde qu’ils découvraient. Stéphane leur raconta également l’histoire de la brèche de Roland, ce célèbre passage creusé selon la légende par l’épée du chevalier Roland. Bien qu’ils ne puissent la voir depuis leur position sur le plateau de Bellevue, l’histoire captiva leur imagination. Soudain, l’un des enfants s’exclama : « Regardez, des marmottes ! » Tous les regards se tournèrent vers une petite clairière en contrebas où plusieurs marmottes s’affairaient. Quelques-unes jouaient entre elles, tandis que d’autres semblaient surveiller les environs. Plus émouvant encore, de jeunes marmottes sortaient timidement de leurs terriers, sous l’œil vigilant de leurs parents. Les enfants, captivés, l’œil rivé à la lunette d’approche de Stéphane, observaient en silence, tentant de ne pas effrayer ces adorables créatures. Après plusieurs heures de marche, le groupe s’arrêta pour manger, avec la grande cascade de Gavarnie, l’une des plus hautes d’Europe, en toile de fond. L’Homme Couché, dessiné par les montagnes, dormait paisiblement au fond du cirque. Les enfants déballèrent leur pique-nique, savourant chaque bouchée tout en contemplant la grandeur de la nature qui les entourait. Tout à coup, Stéphane leur signala un gros monticule incongru d’aiguilles de pin. C’était une fourmilière, dans laquelle des millions d’insectes vaquaient à leurs occupations. En posant sa main sur l’édicule, il provoqua la réaction de défense des habitantes. L’odeur de l’acide formique, âcre et prégnante, envahit les narines des explorateurs, les forçant à reculer. Dans l’après-midi, alors qu’ils se reposaient au bord d’un torrent, Stéphane leur proposa de se tremper les pieds dans l’eau fraîche. Les enfants, ravis, enlevèrent leurs chaussures et plongèrent leurs pieds dans l’eau glaciale, riant aux éclats en sentant le courant les chatouiller. Tandis qu’ils reprenaient leur chemin, Stéphane leva les yeux et montra un groupe de vautours fauves tournoyant haut dans le ciel. « Regardez ces majestueux rapaces. Ce sont des vautours fauves. Ils profitent des courants ascendants pour planer sans effort. » Les enfants, fascinés, suivaient des yeux les grands oiseaux qui dessinaient des cercles dans le ciel azur, ajoutant une note sauvage et libre à leur journée. Sur le retour, ils eurent la chance d’apercevoir des lys Martagon, ces fleurs délicates et élégantes aux pétales rose vif, un spectacle rare et précieux en ces altitudes. Ainsi se termina cette journée de randonnée au cirque de Gavarnie. Pour ces enfants, elle resterait gravée dans leurs mémoires comme une belle aventure, une rencontre avec la montagne qui éveillerait en eux un amour et un respect durables pour la nature.
Mercredi 10 juillet
Ce matin, direction la Colline aux Marmottes, devenue depuis quelques années le Parc Animalier des Pyrénées. Sous le ciel azur et les cimes des montagnes, il se dresse tel un écrin de verdure et de vie. Les sentiers sinueux, tapissés de verdure, guident nos visiteurs émerveillés au cœur d’un royaume où la nature règne. Mais cet après-midi, il y a accrobranche, alors on ne s’arrête que devant les animaux des Pyrénées, délaissant pour cette fois les perroquets et les loutres d’Amérique du Sud…
Là, dans l’ombre des arbres, apparaît l’Ours Brun majestueux. Son regard, empreint de sagesse et de force, scrute l’horizon. Ou bien cherche-t-il simplement son pot de miel ? Sa démarche lourde et puissante témoigne de la grandeur de son espèce, autrefois souveraine des vastes forêts pyrénéennes. Mais attention à ne pas déranger sa sieste, sous peine de réveiller une vraie boule de poils mal léchée !
Un peu plus loin, dissimulés par la brume matinale, les Loups rôdent en silence. Leur allure noble et leur regard perçant incarnent la nature sauvage et indomptée. Ils sont les gardiens de la nuit, veillant sur les secrets des bois obscurs. On dit même qu’ils organisent des réunions secrètes, mais chut, c’est un secret bien gardé (surtout pour les moutons).
Silencieux et furtif, le Lynx s’avance. Ses oreilles ornées de pinceaux délicats se dressent, captant les moindres murmures du vent. Dans ses mouvements gracieux et précis, il incarne l’esprit mystérieux des montagnes, énigmatique et insaisissable. On pourrait presque le comparer à un ninja, mais avec plus de poils et moins de carapace.
Sur les pentes escarpées, l’Isard bondit avec une agilité sans pareille. Son allure légère et ses sauts audacieux défient la gravité. Tel un danseur céleste, il maîtrise les hauteurs avec une aisance divine, inspirant respect et admiration. Et il paraît que seuls les chanteurs savent où il dort…
Dans les cieux immenses, le Vautour Fauve plane majestueusement. Ses ailes déployées embrassent l’horizon, dominant les vallées et les crêtes. Il est le gardien des airs, veillant de son regard perçant sur les âmes de la montagne. Eh oui, il sait repérer le moindre sandwich abandonné par un touriste distrait…
À l’apogée des cimes, l’Aigle Royal s’élance. Sa silhouette puissante et sa vue perçante sont les atouts de sa majesté. Roi des hauteurs, il chasse avec une précision mortelle, incarnant la force et la souveraineté des Pyrénées. N’oubliez pas de lever les yeux au ciel, sinon vous pourriez bien devenir sa prochaine cible… Une fiente de pigeon sur l’épaule, c’est gênant, alors là, imaginez…
Le Bouquetin se dresse fièrement sur les rochers escarpés. Ses cornes majestueuses et sa posture assurée symbolisent la maîtrise et la résistance. Il est le maître des falaises, défiant les abîmes avec une assurance inébranlable. Et ne soyez pas surpris s’il vous jette un coup d’œil condescendant depuis son perchoir pendant que vous tirez la langue en montant les escaliers…
Enfin, sur les douces prairies, la Marmotte charme de sa présence joviale. Ses cris aigus résonnent comme un chant joyeux, et sa compagnie anime les espaces ouverts, pleins de vie et de mouvement.
Et si jamais vous entendez des rumeurs sur celle qui emballe le chocolat dans le papier d’alu, n’y croyez pas trop vite, elle a une très bonne équipe marketing…
Après le repas, livré sur site, s’il vous plaît, on ne se refuse rien à Bayen, cinq minutes de bus pour rejoindre Chlorofil et ses parcours divers, à travers les fûtaies, voire à la canopée pour les plus audacieux.
En voici le récit, sur le mode épique :
Une clairière au cœur d’une forêt dense, des cordes et des ponts suspendus s’élèvent vers les cimes. Un groupe d’enfants, harnachés dans leur baudrier, se prépare pour une aventure au sommet des arbres. Lucile, maîtresse de l’accrobranche, tel Cyrano, s’avance pour les encourager…
Lucile-Cyrano :
Ah ! Mes jeunes amis, en ce jour éclatant,
Vous vous apprêtez à gravir l’empyrée verdoyant,
Où cordes et ponts défient les lois du sol,
Et où l’audace s’élève, en vertige et en vol !
Elle se tourne vers un jeune enfant tremblant à l’idée de commencer.
Toi, novice timide, qui déjà, dans ton cœur,
Sentais monter l’effroi et siffler la peur,
Ne crains point ! Vois cette corde, ce lien fidèle,
Qui, de tes premiers pas, sera la sentinelle.
Elle lève les bras vers le sommet des arbres où d’autres enfants, plus expérimentés, se déplacent avec aisance.
Regarde là-haut, ces acrobates téméraires,
Qui se jouent des hauteurs et des défis aériens.
Eux aussi furent novices, eux aussi commencèrent,
Mais la confiance en eux tissa leur destin.
À l’accrobranche, on trouve de tout, enfants,
Des vaillants, des prudents, et des un peu moins grands.
Je vais, pour vous, de ces héros du bois,
Dessiner le portrait en vers, d’une voix.
A l’apprenti précautionneux :
« Parbleu ! Pas de précipitation,
Chaque pas est pesé, chaque mouvement calculé. »
Au timide audacieux :
« Avance-toi prudemment, mais avec ambition,
Chaque branche est un défi, chaque corde, une mission. »
Au téméraire habile :
« Hop là ! Une branche, une corde, c’est trop facile,
Tu défies la hauteur, le danger, le vacillement gracile. »
Enfin, au maître des cimes :
« Depuis ces cimes, tu contemples le monde,
Avec un pied léger, tu franchis chaque ronde. »
Alors, enfants, que l’aventure commence,
Que chaque cœur batte en rythme, que la peur soit nuance,
Car au sommet des arbres, au-delà de l’effroi,
C’est le courage, l’entraide, qui mène le pas de soi.
Allons, mes jeunes héros, au cœur de la forêt,
Que cette épopée d’accrobranche soit pour vous un reflet,
D’audace, de rires, de défis relevés,
Et que chaque sommet franchi soit une victoire célébrée !
Lucile-Cyrano s’incline, un sourire bienveillant aux lèvres, tandis que les enfants, inspirés et courageux, commencent leur ascension vers les cimes…
Mardi 9 juillet
Mesdames et Messieurs, bien le bonsoir à vous ! Aujourd’hui, la matinée et l’après-midi ont été fort différentes : après une nuit sans problème (pas d’attaque de chouette répertoriée) et un petit déjeuner roboratif, histoire de partir du bon pied, la troupe s’attaquait à trois ateliers différents. L’un permettait de se fabriquer un bâton de marche sculpté dans la masse au couteau de trappeur, le deuxième de s’initier à la tèque (ancêtre du cricket et du base-ball) et à un mikado géant, et le troisième de réaliser une oeuvre d’art à base d’argile entièrement façonnée à la main. Ne tergiversons pas et soyons honnêtes : si la tèque et le mikado furent une réussite et que les bâtons ont fière allure, les oeuvres d’argile ont souffert du dérèglement climatique. Le soleil, qui était censé les sécher de ses doux rayons, les a totalement craquelées et déstructurées, les transformant en une allégorie surréaliste que même un Dali sous acide n’aurait osé imaginer. Bref, il y a peu de chance que votre salon s’enorgueillisse de les présenter à la vue d’un public émerveillé et enthousiaste… Lucile va tenter de rattraper le coup, mais n’espérez pas trop… Vint ensuite l’atelier « cartes postales », où nos chers petits ont fait preuve d’un lyrisme effréné, avec des envolées telles que « Je m’amuse bien, bisous » ou « Il fait beau et on rigole bien »… Après le repas où chacun a fait grandement honneur aux plats proposés, tout le monde est parti pour étrenner son bâton de marche. Tout d’abord en visitant les moulins à eau de Sazos, puis en randonnant jusqu’à Viscos, mais en montant tout d’abord vers Grust, avec ma foi un petit dénivelé qui agace les mollets avant de revenir sous le couvert de la forêt où coule un ruisseau rafraîchissant… Un balade de plus de huit kilomètres, ça creuse, alors, après une douche réparatrice, le repas redonnait des couleurs. Heureusement, car c’est maintenant la veillée théâtre, où il faut avoir tous ses neurones en éveil pour improviser sur un thème imposé devant toute l’assemblée… Tout à l’heure, le marchand de sable devrait avoir des clients…
Lundi 8 juillet
Bonsoir ! Tout le monde est bien arrivé, chacun a mangé son pique-nique, s’est installé dans sa tente. Et la volée de moineaux est partie jouer au parc du Calvaire à Sazos. Vous aurez en conséquence des nouvelles fraîches tout à l’heure…
Chère Maman, cher Papa, Il faut que je vous raconte notre première journée à Bayen. Bon, on a pris le train ce matin, mais ça, vous le saviez déjà, puisque vous étiez à la gare… C’était un petit train pas terrible, mais après, on a pris le TGV. Ça n’a pas duré trop longtemps, parce qu’on a mangé des tas de bonbons et qu’on rigolé avec les copines et les copains. A la gare de Lourdes, la Capoumobile (c’est comme ça qu’ils appellent le bus, ici) nous a amené jusqu’à la Grange. C’était pile l’heure du pique-nique, alors on a mangé. Et puis ils nous ont fait visiter, mais il y en avait plein qui connaissaient déjà. On s’est installé dans les tentes, et on a tous choisi notre lit. Après, on nous a expliqué les règles de vie , parce qu’il y a plein de trucs qu’on a pas le doit de faire : courir en tongues, descendre dans le torrent, crier comme des fous et plein d’autres choses qui sont pourtant marrantes. Mais il paraît que vous serez contents de nous quand on vous dira qu’on est pas des sauvageons… Après, on est montés jusqu’à Sazos. C’est trop super, il y a une fontaine avec une tête de bélier, un lavoir, un calvaire où il y a un parc de jeux géniaux. Là, on a fait des super parties de Gamelle (c’est un jeu que je vous expliquerai, mais pas trop pour pas que vous puissiez me gagner). On a goûté, et puis on a fait deux groupes : un qui a continué la balade et l’autre qui est allé au City Stade pour jouer au Ballon Prisonnier et à la Balle Américaine. Ceux qui ont fait la balade ont voulu faire croire qu’ils avaient vu une biche, mais ce n’était pas vrai, c’est que des mythos… On est rentrés prendre la douche, et ceux qui étaient de service ont mis la table. Après, on a mangé, et Sylviane et Olivier étaient drôlement contents, parce qu’on a récuré tous les plats, même la salade… On a rigolé, sans faire trop de bruit, un peu quand même, parce qu’on avait plein de trucs à se dire. Et puis, il y a encore eu des services : débarrassage, aspirage, portage de vaisselle, vidage de poubelles… Là, on part pour la veillée surprise de Marianne : il va falloir être gavés attentifs et se souvenir de tous les prénoms, et il y en a plein à apprendre… Après, ce sera la nuit, et on ira se coucher sous nos tentes. Il paraît que si on ne fait pas trop de bruit, on entendra les chouettes qui se parlent en chassant. Je vous dirai demain si je les ai entendues hululer… Bonne nuit !
Mais encore une fois, il a fallu faire face aux aléas de dernière minute…
Comme tous les 5 ans, le passage de la Commission de sécurité était attendu avec une appréhension sereine (oxymore).
Celle du 30 avril 2024 a amené son lot de mauvaises surprises et n’a pas renouvelé l’agrément DDJS de notre centre au seul motif que la borne d’incendie la plus proche était distante de 450 m au lieu des 200 m réglementaires. Ceci après avoir reconnu le parfait fonctionnement de tous nos systèmes de sécurité : détecteurs de fumée, porte coupe –feu, extincteurs …
Auparavant, lors de leurs exercices, les pompiers de Luz puisaient l’eau dans le torrent en contre bas de la grange et cela s’était avéré concluant jusqu’à présent. Mais le réchauffement climatique faisant varier le débit des torrents…on ne pouvait plus compter sur eux ( les torrents, pas les pompiers.)
Notre désappointement fut grand et il fallut faire face dans l’urgence.
En conséquence, tous les jeunes accueillis cet été à Bayen, dormiront sous tente :
Tente dortoir de 12 places que nous possédons déjà et deux tentes tipis de 6 places chacune que nous venons d’acheter. Chacune d’elles sera équipée de lits et le reste des bâtiments pourra être utilisé normalement.
Cette mesure ne s’applique qu’aux groupes d’enfants déclarés auprès de Jeunesse et Sports. Tous les autres utilisateurs de notre grange pourront utiliser la totalité de nos installations sans restriction.
Avec la Municipalité de Sazos, nous réfléchissons déjà à la mise en conformité du centre par l’implantation d’une réserve d’eau de 60 m3 ou par le prolongement du réseau incendie existant qui permettraient de lever cette interdiction le plus tôt possible.
Bayen, l’aventure sans fin…
Joël Brun, Président
Votre cotisation est importante pour l’Association
Nous nous levons avec quelques courbatures de la veille et la satisfaction de l’objectif atteint. Nous plions le campement puis nous nous mettons en marche pour retrouver le minibus où nous déjeunons avant de rentrer à la grange.
De retour à la grange nous profitons d’une douche tant attendue ! Nous retrouvons un petit peu de confort. Une fois les sacs rangés, nous pouvons nous reposer. L’après-midi est calme. Les « classiques » nous remettent dans « le monde réel » : pâtes carbonara, veillée petits jeux (cérémonie de 3000, lune, croisé/décroisé, etc.).
Lundi 7 août :
La nuit fût fraiche, nous avons utilisé tous les stratagèmes en notre possession pour récupérer un maximum de chaleur. 6h30, les réchauds tournent à plein régime pour chauffer l’eau froide de la montagne et nous permettre de profiter d’une boisson chaude au réveil. Nous nous préparons au milieu de ce théâtre de nature. Alexis, notre guide, nous rejoint à 8h puis nous démarrons rapidement notre ascension.
Nous marchons 4h30 pour monter 1000 mètres, dans un décor lunaire de granit. Nous traversons avec un bon rythme une dizaine des 400 lacs du parc du Néouvielle sous un beau soleil, heureusement l’air reste frais. Nous arrivons enfin au sommet du Turon du Néouvielle, les jambes lourdes, mais les yeux saturés des plus hauts sommets des hautes Pyrénées à 360 degrés. Nous avons ainsi eu la chance d’apprécier le pic d’Aneto, le massif du Vignemal, le mont Perdu, le cirque de Gavarnie et bien d’autres sommets tous plus imposants les uns que les autres. C’est l’endroit parfait pour engloutir notre déjeuner.
Nous redescendons vers le lac de la Glère. La fatigue et le manque d’eau nous ralentissent. Nous sommes tous heureux d’arriver au refuge de la Glère où nous nous réhydratons.
La soirée est nettement plus chaude et sèche que la veille. Le repas chaud n’est quand même pas de refus. Nous échangeons sur notre journée et ses moments forts. Nous fermons les yeux sous un ciel étoilé, sur fond de voie lactée.
Dimanche 6 août :
Notre réveil n’est pas trop matinal. Nous utilisons notre matinée pour terminer la préparation des sacs : les duvets, tentes, la nourriture, les vêtements de randonnées et pour le soir/la nuit, les affaires collectives.
Nous partons un petit peu avant midi pour déjeuner au point de départ de la randonnée au plateau de Lienz. Les sacs bien remplis, nous montons les 600 mètres de dénivelé qui nous séparent du lac de la Glère et du refuge du même nom qui le domine. Nous y installons notre bivouac dans la fraicheur et l’humidité, au grès des nuages qui montent de la vallée, en nous enveloppant d’un brouillard épais, puis qui redescendent plus bas nous redonnant la vue sur les sommets avoisinants.
Le repas chaud (soupe et purée) nous aide à luter contre le froid qui s’installe.
Samedi 5 août :
Aujourd’hui c’est jour de repos et de préparation pour le bivouac au refuge de la Glère.
On fait les groupes de tentes, on vérifie le matériel, on regroupe les affaires en vue de préparer le sac. Toute la difficulté est de bien organiser son sac afin que le poids soit bien reparti.
L’après midi est plus ludique : descente à Luz, football, piscine, bowling et courses.
Nous terminons la journée par une soirée Loup-garou.
Nous partons demain pour 3 jours et 2 nuits en montagne, il n’y aura donc pas de nouvelle avant mercredi. La météo s’annonce au plus beau pour nous.
Vendredi 4 août :
La météo aura eu raison de notre randonnée à la hourquette d’Alans : neige prévue à 2400 mètres d’altitude et vents violents.
Nous avons donc retardé le réveil. Le matin, nous sommes restés au chaud dans la grange à faire des olympiades d’intérieur. Les colons se sont affrontés sur la construction de tours en pions de loto, le pilotage d’avions en papier, l’architecture en spaghettis, le sous-marins à dominos, le marathon gainage et le mémo-couleurs.
Nous avons affronté la pluie l’après-midi pour une petite marche au départ de la grange. A notre grande surprise, nous avons eu droit à quelques rayons de soleil en prime. Un bon chocolat chaud nous attendait en rentrant.
Nous concluons la journée par une veillée times-up qui sollicite la mémoire, l’écoute, l’expression et les capacités de mime de tous.
Jeudi 3 août :
Après deux jours de randonnée (et donc deux réveils successifs : aïe!), ce matin c’est grasse matinée pour tout le monde et brunch jusqu’à 12h30: pan cakes, fromages locaux, pâte à tartiner, omelettes, charcuteries…
A 13h nous partons pour un parcours de Tyroliennes au dessus du gave de Gavarnie. C’est 16 tyroliennes, 4 ponts de singes, de la via ferrata qui régalent les jeunes (et les moins jeunes) !
Au retour, quelques courses à Luz Saint Sauveur puis de retour à la grange pour la fin d’après midi.
Au menu du repas du soir : Gaspacho, Pizzas maison et flamby. Les cuisiniers nous gâtent !
Mercredi 2 août :
Nous profitons d’avoir un groupe efficace pour n’avancer le réveil que de 15 min par rapport à la veille, alors que nous sommes partis de la grange 1h plus tôt. Le minibus prend la route direction la station de ski de Luz Ardiden.
Et c’est avec les remontées mécaniques éteintes, sans ski aux pieds, que nous remontons les pistes sans neige. Nous montons les 750 mètres de dénivelé qui séparent le parking de la station au télésiège le plus haut : le Cloze.
Plus qu’une centaine de mètres pour avoir un panorama splendide à 360° au sommet du Soum d’Arriou-Né : la plaine de Lourdes, le col du Tourmalet, le pic du Midi de Bigorre, le massif du Néouvielle, la face nord du Vignemale, etc. Nous redescendons tout schuss jusqu’au minibus.
Nous concluons la journée par une veillée jeux sportifs.
Mardi 1er août :
Ce matin levé 7h30 pour notre première randonnée.
Les jeunes sont opérationnel.les rapidement (petit déjeuner, débarrassage, préparation des sacs…): les habitué.es montrent aux novices. 🙂
Direction Gèdre pour le col de Ripeyre. Après deux bonnes heures de marche, 600m de dénivelé et un encas nous voici arrivé.es au col et celui-ci nous offre une vue magnifique sur la vallée de Gavarnie, la brèche de Roland, le Taillon, le glacier du Vignemale…
Déjeuner, siestes et batailles de bouses de vaches (pas toujours suffisamment sèches) rythment le début d’après midi.
Retour à la grange en milieu d’après midi après une descente rapide depuis le col, la fin de journée est ponctuée de rituels: douches, repas, services, veillée.
Une bonne nuit de sommeil est bien méritée!
Lundi 31 juillet :
Simple et efficace : Nous avons fait bonne route. Tout le monde prend ses marques à la grange. Tout va bien 🙂
Aujourd’hui pour notre dernière journée de camp nous avons eu droit à un petit déjeuner de luxe avec chocolatines et pains au raisin. Thierry nous a lancé le défi de trouver dans Sazos, en petit groupe, 26 objets qui commencent par les 26 lettres de l’alphabet. Défi relevé pour tous mais l’équipe gagnante est celle qui est arrivée en première. Nous avons dégusté un chili con carne préparé au feu de bois par Pascal puis nous sommes partis passer l’après midi au centre aquatique d’Argeles Gazost sous un soleil de plomb ! C’était génial ! Ce soir, repas de chef et boom pour la dernière soirée. Nous sommes de retour demain pour vous raconter toutes nos péripéties en détail. Notre train arrive en gare Saint Jean de Bordeaux à 15h40 mais nous nous retrouvons au même endroit qu’à notre départ, côté Belcier.
A demain !!
Samedi 22 juillet
Aujourd’hui c’était le jour de la randonnée la plus difficile. Nous sommes allés au cirque des Lys, nous sommes partis de Pragnere et nous sommes montés sur un dénivelé de 680 m en deux heures…. ce n’est pas mal du tout. Arrivés au bord du gave nous avons picniqué et nous nous sommes reposés au soleil, bercés par le gentil tumulte du gave et un soleil chatoyant. Le retour, avec une pente sévère, s’est déroulé sans encombre. Ce soir un repas avec des saucisses de Sajous et des pommes de terre au four. Ça devrait partir sans problème. Après nous aurons droit à la veillée animée par Jo et Manue mais uniquement « si nous sommes sages ».
Vendredi 21 juillet
Chers parents bonsoir, les nouvelles ne sont pas toujours fraîches mais elles sont souvent bonnes… cette journée était placée sous le signe de : » je me lève quand je veux ». Certains de vos enfants étaient réellement fatigués et ont eu besoin de récupérer une grande partie de la matinée. Le petit-déjeuner qui s’est étalé de 7h30 à 11h, un enchaînement avec un petit jeu et les tâches ménagères habituelles. Un repas frugal pris et nous partions pour une marche d’à peu près 1h30 aller et autant au retour. Contenu de la fatigue des enfants et d’un départ très matinal pour une dernière randonnée les enfants sont allés se coucher à 22h15. Quelques photos suivront. Bonne soirée à tous.
Jeudi 20 juillet
Aujourd’hui nous nous sommes levés vers 8:45. Puis nous sommes partis en direction du pont d’Espagne. Nous avons vu de belles cascades et il y’avait beaucoup de cailloux durant la randonnée. Heureusement c’était à l’ombre! Nous avons pique-niqué à côté du pont d Espagne. Ensuite nous sommes rentrés à la grange et la routine.
Mercredi 19 juillet
Bonsoir à tous,
Si vous avez des nouvelles tardives, c’est que nous avons dû faire face hier au soir à un orage et de fortes pluies qui nous ont obligé à parer au plus pressé. Nous avons du transferer dans le refectoire matelas et couvertures pour permettre aux jeunes de dormir au sec.
Si les animateurs s’inquiétaient de la situation, les pré ados étaient aux anges devant cet événement imprévu.
Ce matin le reveil fut plus difficile, mais aprés avoir englouti le petit dejeuner, le rafting nous attendait dans des eaux plutôt tumultueuses et pas vraiment chaudes.
Equipés de combinaisons et de casques avec un gilet de sauvetage relativement seyants, les equipages sont partis tels des conquerants dont les arabesques et les figures de styles dans l’eau étonnerent jusqu’à nos moniteurs.
Trouvant la température de l’eau relativement clementes, par complète idnavertance certains tomberent dans l’eau…..
Arrivés à bon port, un repas nous attendaient, les forces prises les voilà partis faire des parcours adaptés à chacun à la cime d’arbres parfois centenaires.
Un retour en car, une bonne douche, un repas frugal, et la soirée blind test musical pouvait commencer.
Demain, une balade en montagne nous attend… les jambes risquent d’être lourdes….
Quelques photos vont suivre….
Mardi 18 juillet
aujourd’hui nous nous sommes levés facilement et nous avons profité d’un bon petit-déjeuner. On est parti en bus jusqu’à Gavarnie pour démarrer une superbe balade durant toute la balade, on a eu le plaisir d’être en face des montagnes et d’entendre le bruit d’une marmotte …..mais pour la plus grande tristesse de tous nous ne l’avons pas aperçue. Après notre périple nous avons mangé dans une sorte de fin de grotte, en face d’une cascade. C’était magique et ça a permis de se rafraîchir. L’eau était claire et semblait pure. On a pu tremper nos pieds dans cette eau qui était glacée, et ça faisait tellement de bien. Nous sommes redescendus tranquillement tout en longeant quelques cascades. En tout, nous avons parcouru 11 km 30 en 2h40. Mais la fatigue très peu pour nous. Nous avons joué dans un parc avant de reprendre le bus. Arrivés à la grange, nous avons fait plein de loups-garous nous avons discuté et puis vient le repas du soir. Ce soir c’est la veillée avec un bacmime .
Signé les préados de Bayen.
Lundi 17 juillet
En direct de la grange, France
Bayen vous donne de ses nouvelles. Nous sommes bien arrivés et le trajet de ce matin est passé assez vite. A notre arrivée nous avons savouré notre pique accompagné de quelques sodas et gâteaux apéros de bienvenue. Ensuite, nous avons pris possession des lieux et installé nos affaires. Puis nous avons laissé chacun faire connaissance. Les garçons ont fait des rencontres avec des Loups-Garous, ont observé les montagnes avec les jumelles et ont fini en beauté en jouant au foot. Quant aux filles, c’était moment de partage dans la tente. La mixité viendra plus tard. Nous avons mangé un bon risotto après cette belle journée , de quoi prendre des forces pour la randonnée de demain. D’ailleurs les sacs sont déjà prêts car nous sommes impatients de partir en montagne.
Belle soirée, à demain pour de nouvelles aventures.
Aujourd’hui, on ressortait les chaussures de montagne, pour aller découvrir le lac de Gaube. Mais d’où vient ce nom, me direz-vous ? Je l’ignore totalement, vous dirai-je… Bien sûr, je pourrais vous dire qu’il a été baptisé ainsi en hommage à Charles-Amédée Gaube, l’inventeur du téléphérique, mais nous sommes sur un site sérieux, qui ne délivre que des informations vérifiées et recoupées. Dont acte…
Nos vaillant Bayennais n’ont pas eu de petit train, pas plus que de téléphérique, et c’est à la sueur de leurs mollets qu’ils ont gravi la montagne pour enfin arriver au bord de l’onde fraîche, où le réconfort de la saucisse sèche remettait tout le monde d’aplomb. Tant et si bien que la troupe faisait le grand tour du lac, ponctué par des arrêts « balade du goût ». Gâteau à la broche, miel des montagnes, confiture de myrtilles sauvages : cela vous redonne du coeur à l’ouvrage. Sans compter les contes des Pyrénées, comme celui des lutins qui ont rempli le lac de leurs larmes que Marianne a prodigué à une assistance conquise…
Au retour à la Grange, la super soirée (grave gavée bien) va marquer la dernière nuit à passer loin de vous.
Pour fêter ça, un repas qui a peu à voir avec une diététique rigoureuse, mais qui enchante les enfants : nuggets de poulet, hamburger, frites, ketchup, glace. Mais l’honneur est sauf : il y a une rondelle de tomate et une feuille de salade dans le hamburger (certains, ne voulant pas abuser, les ont prudemment laissés sur le côté).
En suivant, séance de maquillage en prévision de la grande soirée musicale. Maquillage pour tout le monde ! Si les filles ont fait plutôt classique, les garçons, moins habitués, ont choisi des thèmes divers et variés. Frankeinstein avec ses cicatrices pour certains, et pour d’autres, dont votre serviteur, pour être raccord avec la soirée, le look Indochine… Si j’avais des cheveux et que si je chantais « Isabelle a les yeux bleus, bleus les yeux Isabelle a », vous vous y tromperiez…
Bon, on on va vous laisser: Louise Attaque (mais non, pas notre petite Louise, elle, elle est pacifique), Jean-Jacques Goldman et Téléphone nous attendent.
C’est curieux comme les enfants connaissent leurs chansons par coeur : ce n’est pourtant pas trop leur génération. L’an prochain, on essaiera Tino Rossi ou Berthe Sylva, ils connaissent peut-être aussi…
Pour rappel, le train arrive demain à 14h47 en gare de Saint Médard d’Eyrans, sauf blagounette des chefs de gare.
Finie la bamboula, vous redeviendrez des parents sérieux et responsables dès que vos enfants poseront le pied sur le quai.
A demain…
Samedi 15 juillet
Ce matin, grande séance de magasinage, comme disent nos cousins du Québec, et, rassurez-vous, vous n’avez pas été oubliés. Qui aura du saucisson, qui aura du fromage, qui aura une marmotte en peluche qui siffle quand on passe devant ? Les paris sont ouverts…
Cet après-midi, Sylviane a découvert au courrier une lettre émanant de célébrités (au moins pour vos enfants, parce que j’ignorais complètement l’existence de Louane et Dadju) qui auraient bien voulu visiter Sazos, mais qui, pris par leur vie de jet-setters trépidante, ont demandé à Bayen de réaliser un reportage photo pour leur permettre de partager à distance les beautés du village.
Les enfants, enthousiastes, se sont rués vers le bourg, où les attendaient des « guides » répartis aux points névralgiques. Chaque équipe, munie d’une carte de la ville, devait évoluer en totale autonomie et réaliser ses photographies.
Mais rien n’est jamais gratuit en ce bas monde : de même que les célébrités veillent jalousement sur leurs droits à l’image, les « guides » exigeaient une juste rétribution pour le droit d’immortaliser les merveilles de Sazos. Et comme les enfants avaient dilapidé leur pécule ce matin, le seul moyen de s’acquitter du péage était de triompher d’épreuves redoutables, qui faisaient passer Hercule et ses douze travaux pour un aimable dilettante qui fait joujou dans son bac à sable…
Et la journée est loin d’être terminée : maintenant, cela va être l’apéro pour tout le monde, avec la proclamation des résultats. On va savoir quel est le meilleur reportage photo, celui qui va être envoyé aux prestigieux touristes virtuels.
Ensuite, il y aura une grande veillée Cluedo : figurez-vous que la clé de ma réserve a disparu ! Si nos détectives en herbe ne la retrouvent pas, plus moyen d’accéder aux provisions d’ici la fin du camp !
Si j’étais à votre place, je ferai des préparatifs pour le repas de lundi soir, car votre progéniture risque d’avoir un appétit charmant…
A ce propos, Sylviane et moi nous permettons de lancer un appel : nous manquons cruellement de personnes pour assurer la cuisine et l’intendance dans les camps, et nous ne pourrons continuer éternellement à le faire.
En revanche, aucun problème pour accompagner les volontaires pour leur premier camp, histoire que tout se passe sans stress. Pas besoin d’être professionnel de la restauration ou de l’hôtellerie, la cuisine est simple mais roborative, sans ingrédients ou recettes compliqués, juste des produits frais et beaucoup d’amour, que les enfants et les animateurs vous rendent au centuple…
Vendredi 14 juillet
Bayen est parti célébrer la fête nationale sur les sommets, en plein coeur du cirque de Troumouse. Mais d’où vient ce nom, me direz-vous ? C’est une histoire qui mérite d’être contée, vous dirai-je…
Comme vous le savez, la vallée de Luz-Barèges-Gavarnie est très encaissée, et, avant les routes et le chemin de fer, elle était fort difficile d’accès. Pour descendre vers Argelès, il fallait passer par les gorges de Pierrefitte, et vous étiez le quatre heures idéal des ours et des loups qui y pullulaient. Pour aller vers Campan, il fallait passer le Tourmalet, vers l’Espagne, la Brèche de Roland, et vers Cauterets, qui n’était qu’un hameau, le col de Riou. Bref, il fallait vraiment être assoiffé pour aller chercher un bistrot, et ne pas craindre la marche à pied… Du coup, les autochtones formaient une société assez fermée, où tous les habitants présentaient les mêmes caractéristiques : petits et trapus.
Au début du 19ème, une fois Napoléon envoyé en vacances à Saint-Hélène, il était de bon ton, pour les jeunes lords anglais, de voyager à travers l’Europe. Ceux qui débarquèrent ici s’étonnèrent en voyant ce peuple des Pyrénées. Or, comme vous le savez, l’anglais, par nature, est perfide et arrogant (ce qui explique à quel point c’est jouissif de leur passer cinquante pions à Twickenham et de leur broyer la main en prononçant le célèbre « Sorry, good game »). Ils affublèrent alors les habitants du sobriquet de « toy », ce qui veut dire « jouet », dans leur lamentable patois qui malheureusement s’est étendu sur le globe.
Mais de ce nom désobligeant, le curé fit un titre de gloire, en décrétant, du haut de sa chaire : « Un Toy noun cragn qué Diou, et péricle e era lid » : « Un Toy ne craint que Dieu, le tonnerre et l’avalanche » .
Alors le nom fut adopté par tous, et le pays Toy était né.
Le cirque, lui, s’appelait encore le cirque d’Héas, contigu au cirque d’Estaubé, lui-même accolé au cirque de Gavarnie.
Un beau jour, un jeune Toy y guidait une groupe de ces anglais pour leur faire découvrir les beautés du site. Dans la paroi, au-delà des Deux Soeurs, se trouve une grotte. Les touristes d’outre-Manche lui demandèrent le nom de celle-ci :
– « What’s the name of this cave ? »
– « Son nom ? Le Trou de Souris ! », répondit-il pour se moquer d’eux, alors que le vrai nom était la grotte Anxokola de Bayonne, du nom d’un berger venu du pays basque.
– « Le what ? » s’écrièrent-ils.
« Comment dit-on ‘trou’ chez eux ? Aucune idée… Et ‘souris’ ? Ah oui, je crois que c’est ‘mouse’ ! »
Après cette parenthèse éminemment culturelle, il est temps de revenir à nos Bayennais et à leur randonnée dans l’air pur des sommets.
Sac vérifié, pique-nique chargé, lacets noués (plus ou moins bien, mais les animateurs veillent), on monte dans le bus du bon pied. Il emmène la troupe jusqu’au péage, où, divine surprise, un petit train permet de monter jusqu’au cirque en une petite demi-heure, en compagnie de Stéphane, le guide accompagnateur de montagne chargé de faire découvrir des merveilles insoupçonnées.
En tout premier, un gisement d’argile, où tout le monde peut maquiller son visage, ce qui, paraît-il, est souverain en cas de rencontre inopinée avec un ours.
Puis c’est un cours de botanique, avec démonstration des plantes comestibles, et la mise en garde contre celles toxiques, voire mortelles, mais précieuses, comme la digitale.
Vient ensuite le repas, pris au bord du lac, agrémenté par l’observation des têtards et des grenouilles. C’est l’heure où les oiseaux planent au-dessus des têtes : Stéphane les dénomme et explique leurs caractéristiques et leurs moeurs… Gypaète barbu, Saint-Esprit, Marie-Blanque, Choucas, Vautour fauve…
Et enfin, la cerise sur le gâteau : des marmottes qui sifflent et se chauffent sur un rocher, et surtout une harde d’isards, qui bondissent dans la pente…
Retour par le train et le bus pour la Grange, où un repas de trappeur attend les montagnards. Saucisse grillée, pomme de terre fourrée, chamallows grillés…
Jeudi 13 juillet
Il aurait fallu le talent d’un Prévert pour faire l’inventaire des personnages qui se sont animés devant nous hier soir. La malle à costumes et à accessoires était de sortie, et les acteurs motivés. Même les timides, qui au début ne voulaient pas trop s’exposer devant l’assistance, ont fini par rompre la glace et se lâcher. Sorcières, policiers, lutins, vieilles dames, hercules de foires, milliardaires, …
Pas si facile de bâtir une petite histoire en 20 secondes, de choisir sa tenue et ses instruments, et de se lancer pour donner la réplique à ses trois partenaires. Hésitants au début, puis de plus en plus à l’aise et naturels au fur et à mesure des passages sur scène, nos comédiens en herbe ont fini en apothéose, tantôt tragiques, le plus souvent comiques, pour le plus grand plaisir des spectateurs.
Ce matin, Dominique et Jean-Do avaient amené des chocolatines dans des poches (et pas des pains au chocolat dans des sachets, ça, c’est bon pour les habitants du Nord). Et c’était fort bien venu, vu qu’ensuite, direction Argeles et le parc Chlorofil pour un parcours dans les frondaisons. A ce propos, grande discussion sémantique, arbitrée par Lucile, la prof de français-latin-grec : écrit-on « accro-branche » (on s’accroche aux branches), « acro-branche » (on fait les acrobates dans les branches), ou bien « accroc-branche » (on bousille son pantalon en le déchirant dans les branches) ?
Bof, on fait un peu les trois… Mais surtout, on s’éclate, même si pour certaines et certains, il convient de prime abord de maîtriser la peur du vide qui vous noue l’estomac et vous fait jouer des castagnettes avec vos genoux…
Je vous rassure : on n’a perdu personne, et, au déjeuner, vers treize heures, les sourires montraient que la matinée avait été plaisante pour toutes et tous…
L’après-midi, direction Lau Balagnas, pour le parc aquatique Lau Folies (avez-vous saisi le jeu de mots ? le proprio aurait presque pu ouvrir un salon de coiffure, là où règnent en maîtres les enseignes à tiroir, style « hair de rien »). Toboggans de ouf, jets d’eau, plongeoirs pour éclabousser tout le monde, vous voyez le topo…
C’est un troupeau passablement calmé qui est rentré à la Grange. Quoi qu’il ne faut jurer de rien : un bon plat de spaghetti, et en route pour la veillée…
Mais pas trop tard, car demain, on enfile des godasses de montagne pour aller découvrir le cirque de Troumouse (c’est Bayen qui fournit les clowns).
Avec un peu de chance, et un peu de silence, si tant est que faire se peut, les marmottes, voire même les isards daigneront se montrer à l’ombre des Deux Soeurs qui trônent au milieu de l’hémicycle…
Mercredi 12 juillet
Aujourd’hui est un jour exceptionnel et remarquable : c’est la Saint Olivier ! Quand on a dit cela, on a tout dit… Il fallait par conséquent marquer l’événement d’une pierre blanche, avec des activités à la hauteur des circonstances.
Direction les bords du gave, pour une multitude d’ateliers…
Tout d’abord, à tous seigneurs, tout honneur : Dominique et Jean-Dominique, tout comme ils l’avaient fait l’an dernier, sont venus depuis Bordeaux pour initier les enfants aux subtilités de la pêche à la mouche. Mais attention, pas question de tuer les truites : on capture et on relâche (avec ou sans bisou, selon l’humeur). Mais pour pouvoir s’adonner à cette passion, il faut connaître la rivière, ses habitants et leurs moeurs. Les enfants ont par conséquent appris à retourner les pierres, à distinguer les différentes larves d’insectes, à comprendre leur cycle de vie. Sans cela, aucun espoir de savoir si le gave est en bonne santé, de comprendre les truites et toute leur chaîne alimentaire. Si vous voulez en savoir plus, allez vous promener sur leur site : moucheurs-des-coteaux-bordelais.com !
Les cris d’horreur et de dégoût devant les larves se sont rapidement changés en attention admirative, puis en début d’érudition. Eh non, une rivière, ce n’est pas juste de l’eau qui brille sur des galets polis par des milliers d’années de flots impétueux. C’est tout un écosystème riche au-delà de tout ce qu’on pouvait imaginer, qu’il faut comprendre et protéger.
Et puis ensuite, dans le pré bordant le gave, les enfants ont pu acquérir le coup de poignet créateur du fouetté qui permet de déposer la mouche délicatement sur l’onde, sous le nez de la demoiselle tachetée… Pour des raisons de sécurité, ils n’ont pu le faire « pour de vrai » dans l’eau, car ils n’étaient ni assez équipés, ni surtout assez expérimentés pour affronter la force du courant, mais cela n’empêchait pas de s’y croire…
Et tandis qu’un groupe découvrait la faune, qu’un autre s’exerçait au lancer, un troisième fabriquait un radeau (qui lui aussi est resté au sec), sur le modèle du Kon-Tiki, près à affronter Neptune et ses océans.
Quant au quatrième groupe, il s’adonnait au « Land-Art ». Le nom est ronflant, mais le principe est très simple : à partir d’éléments naturels environnants (galets, fleurs, morceaux de bois, …), on crée des oeuvres d’art éphémères, juste pour le plaisir des yeux…
Bien entendu, tout le monde a participé à ces quatre ateliers, et c’est le coeur content et avec un grand sourire que la troupe est remontée à la Grange pour le repas qui s’annonce plein de galéjades de pêcheurs, avec des larves devenues de plus en plus imposantes au fil des heures, et des truites bouchant quasiment le gave, la Sardine du port de Marseille faisant pâle figure en comparaison.
Et pour terminer la journée en apothéose, elle se finira par une veillée « Théâtre d’impro » : fous-rires à venir, compte-rendu demain…
Mardi 11 juillet
Hier soir, c’était le premier soir à la Grange. Autant vous dire qu’on en avait, des choses à se raconter, surtout au moment de dormir. Ce n’est pas facile de se coucher en silence lorsque les fous rires secouent tout le dortoir. Une petite soif, un petit stage aux toilettes, tout est prétexte à se lever et à glousser, au grand dam des animateurs, qui ont dû user de patience, de diplomatie, et même d’autorité (?). Tout le monde a fini par dormir, mais je pense qu’il s’agissait plus de l’oeuvre de la fatigue que de celle de l’équipe d’encadrement…
Du coup, ce matin, le réveil était à la carte, histoire d’éviter les petits yeux.
Une fois le petit déjeuner englouti, un grand atelier de peinture sur galet permettait à vos chères têtes blondes de donner libre cours à leur créativité. Votre table de salon est d’ores et déjà réservée pour accueillir l’oeuvre d’art !
Après un pique-nique à la Grange, la Capoumobile emmenait toute la troupe dans la vallée, à Ayzac-Ost, pour faire une balade avec, vous ne devinerez jamais : des lamas.
Mais attention, de vrais beaux lamas des Andes, au regard fier, à la fourrure tellement douce, au pied sûr… Des lamas civilisés, qui ne crachent pas sur les gens, même si parfois ils éternuent sans préavis, mais un rhume sud-américain, c’est difficile à contrôler…
Ce fut une superbe randonnée, qui a permis de voir des vautours planer dans le massif du Pibeste. Le lama est doux et obéissant, vraiment moins compliqué et rétif que l’âne, qui, lorsqu’il ne veut plus avancer, est pour le moins difficile à manier. Le lama, lui, il suit son chef. S’il s’arrête pour folâtrer et brouter cette si belle touffe d’herbe qui lui a fait de l’oeil, il regagne bien gentiment le troupeau dès que celui-ci avance.
Et puis, il y a Gilles, le patron des lamas. Gilles est un conteur exceptionnel. Lorsqu’il raconte l’histoire de Névé, un des lamas qui accompagnent les enfants, le temps s’arrête… Figurez-vous que Névé est ressuscité. Lorsqu’il est né, dans les Alpes (c’est un pyrénéen d’adoption), il y a eu un coup de gel terrible dans la nuit. Quand Gilles est arrivé, à l’aube de ce premier mai, Névé était mort de froid. Mais l’ami Pierrot, qui accompagnait Gilles, n’a pu se résoudre à voir ce petit lama mort avant même d’avoir vécu. Ils l’ont ramené au chalet, et Pierrot, brandissant son sèche-cheveux, l’a réchauffé, sans baisser les bras, pendant de longues minutes, qui ont fini par se transformer en heure. Et là, Névé à ouvert un oeil… Pierrot l’avait sauvé, contre toute attente. Le vétérinaire affirme que s’il avait fait moins froid, Névé serait mort. Mais là, son organisme s’était mis en hypothermie profonde, sans que son cerveau ne soit détruit par le manque d’oxygène.
Vous auriez vu les yeux de vos enfants quand Gilles racontait : ils regardaient Névé, devenu un lama fort et vigoureux, sans vraiment le voir : ils étaient dans le pré, ils découvraient le petit lama mort, ils aidaient le sèche-cheveux de Pierrot de leur souffle, ils exultaient quand ils voyaient enfin, au bout de tous ces efforts, un regard filtrer à travers les paupières du bébé, né pour la seconde fois en quelques heures…
Maintenant, c’est la veillée, ça mime, ça chante, ça rit… Mais tout à l’heure, lorsque les lumières s’éteindront, lorsque les yeux seront pleins de sable, tous repenseront à ce petit lama qui n’avait pas voulu mourir, et à Pierrot, qui n’a pas eu le loisir de le voir grandir, mais qui le regarde depuis là-haut, plus haut que les montagnes, là où même les vautours ne peuvent voler…
Lundi 10 juillet
Chers parents oubliés, venez chercher un peu de réconfort, vous qui ce soir buvez jusqu’à la lie la coupe amère de l’Oubli, vous dont la progéniture ingrate a perdu jusqu’au souvenir de votre existence, picorez tout de même quelques minuscules miettes de la vie à Bayen…
Au terme d’un voyage sans histoire (20 minutes de retard du train, cela ne vaut même pas la peine d’être souligné), tout le monde s’est retrouvé auprès du Gastonnier, l’arbre qui trône fièrement devant la Grange, pour dévorer la dernière parcelle de ce qui reliait vos enfants à vous : le pique-nique que vous aviez amoureusement préparé, imbibé de vos larmes…
Après une présentation des règles de vie commune, toute la troupe s’est égayée dans le village de Sazos, pour découvrir la fontaine du Bélier, le lavoir (autant de prétextes pour s’arroser consciencieusement, la température le justifiant amplement) et le terrain de jeux du Calvaire. Trop chouette !
Retour au camp de base pour le goûter, puis la douche (si, si, il restait des parcelles à humidifier) et le premier repas, ponctué, comme il se doit, par le « Bona bona » (vous pourrez demander une démonstration lundi soir à la table familiale). Les cuistots sont contents, car toutes les assiettes sont parties vides à la plonge, chacun ayant mangé de fort bon appétit.
Après les services de débarrassage et de vaisselle, c’est en ce moment même la première veillée, dont le but principal est de mémoriser les prénoms des condisciples. Enfin, celui des condisciples qui restent, car figurez-vous que Sa Grandeur le Maradjah du Grand Bastan nous fait l’immense honneur de sa visite. Mais elle a un prix : chacun doit se présenter en donnant son prénom et son nom, puis offrir deux cadeaux. Et malheur à celle ou celui qui ose proposer des présents qui ne sont pas conformes aux attentes de la Lumière Céleste : sans pitié aucune (c’est un sentiment bien trop humain pour une divinité qui condescend à regarder des vermisseaux se prosterner devant Elle), le verdict tombe : tête tranchée.
Le bourreau est au bord du burn-out…
A demain pour donner des nouvelles de la troupe, ou, du moins, de ce qu’il en restera…
Flash spécial : le Maradjah est impitoyable, mais pas fier. Je me suis présenté, Olivier Blanc, et je lui ai offert des ordures et de la bouse. Il était tellement content qu’il a gracié tout le monde. Soyez soulagés !!!
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