Retrouvez le journal n° 50 et le dépliant des camps de cet été 2024 avec le bulletin d’inscription.
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Dimanche 16 juillet
Aujourd’hui, on ressortait les chaussures de montagne, pour aller découvrir le lac de Gaube. Mais d’où vient ce nom, me direz-vous ? Je l’ignore totalement, vous dirai-je… Bien sûr, je pourrais vous dire qu’il a été baptisé ainsi en hommage à Charles-Amédée Gaube, l’inventeur du téléphérique, mais nous sommes sur un site sérieux, qui ne délivre que des informations vérifiées et recoupées. Dont acte…
Nos vaillant Bayennais n’ont pas eu de petit train, pas plus que de téléphérique, et c’est à la sueur de leurs mollets qu’ils ont gravi la montagne pour enfin arriver au bord de l’onde fraîche, où le réconfort de la saucisse sèche remettait tout le monde d’aplomb. Tant et si bien que la troupe faisait le grand tour du lac, ponctué par des arrêts « balade du goût ». Gâteau à la broche, miel des montagnes, confiture de myrtilles sauvages : cela vous redonne du coeur à l’ouvrage. Sans compter les contes des Pyrénées, comme celui des lutins qui ont rempli le lac de leurs larmes que Marianne a prodigué à une assistance conquise…
Au retour à la Grange, la super soirée (grave gavée bien) va marquer la dernière nuit à passer loin de vous.
Pour fêter ça, un repas qui a peu à voir avec une diététique rigoureuse, mais qui enchante les enfants : nuggets de poulet, hamburger, frites, ketchup, glace. Mais l’honneur est sauf : il y a une rondelle de tomate et une feuille de salade dans le hamburger (certains, ne voulant pas abuser, les ont prudemment laissés sur le côté).
En suivant, séance de maquillage en prévision de la grande soirée musicale. Maquillage pour tout le monde ! Si les filles ont fait plutôt classique, les garçons, moins habitués, ont choisi des thèmes divers et variés. Frankeinstein avec ses cicatrices pour certains, et pour d’autres, dont votre serviteur, pour être raccord avec la soirée, le look Indochine… Si j’avais des cheveux et que si je chantais « Isabelle a les yeux bleus, bleus les yeux Isabelle a », vous vous y tromperiez…
Bon, on on va vous laisser: Louise Attaque (mais non, pas notre petite Louise, elle, elle est pacifique), Jean-Jacques Goldman et Téléphone nous attendent.
C’est curieux comme les enfants connaissent leurs chansons par coeur : ce n’est pourtant pas trop leur génération. L’an prochain, on essaiera Tino Rossi ou Berthe Sylva, ils connaissent peut-être aussi…
Pour rappel, le train arrive demain à 14h47 en gare de Saint Médard d’Eyrans, sauf blagounette des chefs de gare.
Finie la bamboula, vous redeviendrez des parents sérieux et responsables dès que vos enfants poseront le pied sur le quai.
A demain…
Samedi 15 juillet
Ce matin, grande séance de magasinage, comme disent nos cousins du Québec, et, rassurez-vous, vous n’avez pas été oubliés. Qui aura du saucisson, qui aura du fromage, qui aura une marmotte en peluche qui siffle quand on passe devant ? Les paris sont ouverts…
Cet après-midi, Sylviane a découvert au courrier une lettre émanant de célébrités (au moins pour vos enfants, parce que j’ignorais complètement l’existence de Louane et Dadju) qui auraient bien voulu visiter Sazos, mais qui, pris par leur vie de jet-setters trépidante, ont demandé à Bayen de réaliser un reportage photo pour leur permettre de partager à distance les beautés du village.
Les enfants, enthousiastes, se sont rués vers le bourg, où les attendaient des « guides » répartis aux points névralgiques. Chaque équipe, munie d’une carte de la ville, devait évoluer en totale autonomie et réaliser ses photographies.
Mais rien n’est jamais gratuit en ce bas monde : de même que les célébrités veillent jalousement sur leurs droits à l’image, les « guides » exigeaient une juste rétribution pour le droit d’immortaliser les merveilles de Sazos. Et comme les enfants avaient dilapidé leur pécule ce matin, le seul moyen de s’acquitter du péage était de triompher d’épreuves redoutables, qui faisaient passer Hercule et ses douze travaux pour un aimable dilettante qui fait joujou dans son bac à sable…
Et la journée est loin d’être terminée : maintenant, cela va être l’apéro pour tout le monde, avec la proclamation des résultats. On va savoir quel est le meilleur reportage photo, celui qui va être envoyé aux prestigieux touristes virtuels.
Ensuite, il y aura une grande veillée Cluedo : figurez-vous que la clé de ma réserve a disparu ! Si nos détectives en herbe ne la retrouvent pas, plus moyen d’accéder aux provisions d’ici la fin du camp !
Si j’étais à votre place, je ferai des préparatifs pour le repas de lundi soir, car votre progéniture risque d’avoir un appétit charmant…
A ce propos, Sylviane et moi nous permettons de lancer un appel : nous manquons cruellement de personnes pour assurer la cuisine et l’intendance dans les camps, et nous ne pourrons continuer éternellement à le faire.
En revanche, aucun problème pour accompagner les volontaires pour leur premier camp, histoire que tout se passe sans stress. Pas besoin d’être professionnel de la restauration ou de l’hôtellerie, la cuisine est simple mais roborative, sans ingrédients ou recettes compliqués, juste des produits frais et beaucoup d’amour, que les enfants et les animateurs vous rendent au centuple…
Vendredi 14 juillet
Bayen est parti célébrer la fête nationale sur les sommets, en plein coeur du cirque de Troumouse. Mais d’où vient ce nom, me direz-vous ? C’est une histoire qui mérite d’être contée, vous dirai-je…
Comme vous le savez, la vallée de Luz-Barèges-Gavarnie est très encaissée, et, avant les routes et le chemin de fer, elle était fort difficile d’accès. Pour descendre vers Argelès, il fallait passer par les gorges de Pierrefitte, et vous étiez le quatre heures idéal des ours et des loups qui y pullulaient. Pour aller vers Campan, il fallait passer le Tourmalet, vers l’Espagne, la Brèche de Roland, et vers Cauterets, qui n’était qu’un hameau, le col de Riou. Bref, il fallait vraiment être assoiffé pour aller chercher un bistrot, et ne pas craindre la marche à pied… Du coup, les autochtones formaient une société assez fermée, où tous les habitants présentaient les mêmes caractéristiques : petits et trapus.
Au début du 19ème, une fois Napoléon envoyé en vacances à Saint-Hélène, il était de bon ton, pour les jeunes lords anglais, de voyager à travers l’Europe. Ceux qui débarquèrent ici s’étonnèrent en voyant ce peuple des Pyrénées. Or, comme vous le savez, l’anglais, par nature, est perfide et arrogant (ce qui explique à quel point c’est jouissif de leur passer cinquante pions à Twickenham et de leur broyer la main en prononçant le célèbre « Sorry, good game »). Ils affublèrent alors les habitants du sobriquet de « toy », ce qui veut dire « jouet », dans leur lamentable patois qui malheureusement s’est étendu sur le globe.
Mais de ce nom désobligeant, le curé fit un titre de gloire, en décrétant, du haut de sa chaire : « Un Toy noun cragn qué Diou, et péricle e era lid » : « Un Toy ne craint que Dieu, le tonnerre et l’avalanche » .
Alors le nom fut adopté par tous, et le pays Toy était né.
Le cirque, lui, s’appelait encore le cirque d’Héas, contigu au cirque d’Estaubé, lui-même accolé au cirque de Gavarnie.
Un beau jour, un jeune Toy y guidait une groupe de ces anglais pour leur faire découvrir les beautés du site. Dans la paroi, au-delà des Deux Soeurs, se trouve une grotte. Les touristes d’outre-Manche lui demandèrent le nom de celle-ci :
– « What’s the name of this cave ? »
– « Son nom ? Le Trou de Souris ! », répondit-il pour se moquer d’eux, alors que le vrai nom était la grotte Anxokola de Bayonne, du nom d’un berger venu du pays basque.
– « Le what ? » s’écrièrent-ils.
« Comment dit-on ‘trou’ chez eux ? Aucune idée… Et ‘souris’ ? Ah oui, je crois que c’est ‘mouse’ ! »
– C’est le Trou Mouse » !
– « Ah, fabulous ! Trou Mouse ! Perfect ! Trou Mouse ! »…
En souvenir de sa facétie, le nom est resté…
Après cette parenthèse éminemment culturelle, il est temps de revenir à nos Bayennais et à leur randonnée dans l’air pur des sommets.
Sac vérifié, pique-nique chargé, lacets noués (plus ou moins bien, mais les animateurs veillent), on monte dans le bus du bon pied. Il emmène la troupe jusqu’au péage, où, divine surprise, un petit train permet de monter jusqu’au cirque en une petite demi-heure, en compagnie de Stéphane, le guide accompagnateur de montagne chargé de faire découvrir des merveilles insoupçonnées.
En tout premier, un gisement d’argile, où tout le monde peut maquiller son visage, ce qui, paraît-il, est souverain en cas de rencontre inopinée avec un ours.
Puis c’est un cours de botanique, avec démonstration des plantes comestibles, et la mise en garde contre celles toxiques, voire mortelles, mais précieuses, comme la digitale.
Vient ensuite le repas, pris au bord du lac, agrémenté par l’observation des têtards et des grenouilles. C’est l’heure où les oiseaux planent au-dessus des têtes : Stéphane les dénomme et explique leurs caractéristiques et leurs moeurs… Gypaète barbu, Saint-Esprit, Marie-Blanque, Choucas, Vautour fauve…
Et enfin, la cerise sur le gâteau : des marmottes qui sifflent et se chauffent sur un rocher, et surtout une harde d’isards, qui bondissent dans la pente…
Retour par le train et le bus pour la Grange, où un repas de trappeur attend les montagnards. Saucisse grillée, pomme de terre fourrée, chamallows grillés…
Jeudi 13 juillet
Il aurait fallu le talent d’un Prévert pour faire l’inventaire des personnages qui se sont animés devant nous hier soir. La malle à costumes et à accessoires était de sortie, et les acteurs motivés. Même les timides, qui au début ne voulaient pas trop s’exposer devant l’assistance, ont fini par rompre la glace et se lâcher. Sorcières, policiers, lutins, vieilles dames, hercules de foires, milliardaires, …
Pas si facile de bâtir une petite histoire en 20 secondes, de choisir sa tenue et ses instruments, et de se lancer pour donner la réplique à ses trois partenaires. Hésitants au début, puis de plus en plus à l’aise et naturels au fur et à mesure des passages sur scène, nos comédiens en herbe ont fini en apothéose, tantôt tragiques, le plus souvent comiques, pour le plus grand plaisir des spectateurs.
Ce matin, Dominique et Jean-Do avaient amené des chocolatines dans des poches (et pas des pains au chocolat dans des sachets, ça, c’est bon pour les habitants du Nord). Et c’était fort bien venu, vu qu’ensuite, direction Argeles et le parc Chlorofil pour un parcours dans les frondaisons. A ce propos, grande discussion sémantique, arbitrée par Lucile, la prof de français-latin-grec : écrit-on « accro-branche » (on s’accroche aux branches), « acro-branche » (on fait les acrobates dans les branches), ou bien « accroc-branche » (on bousille son pantalon en le déchirant dans les branches) ?
Bof, on fait un peu les trois… Mais surtout, on s’éclate, même si pour certaines et certains, il convient de prime abord de maîtriser la peur du vide qui vous noue l’estomac et vous fait jouer des castagnettes avec vos genoux…
Je vous rassure : on n’a perdu personne, et, au déjeuner, vers treize heures, les sourires montraient que la matinée avait été plaisante pour toutes et tous…
L’après-midi, direction Lau Balagnas, pour le parc aquatique Lau Folies (avez-vous saisi le jeu de mots ? le proprio aurait presque pu ouvrir un salon de coiffure, là où règnent en maîtres les enseignes à tiroir, style « hair de rien »). Toboggans de ouf, jets d’eau, plongeoirs pour éclabousser tout le monde, vous voyez le topo…
C’est un troupeau passablement calmé qui est rentré à la Grange. Quoi qu’il ne faut jurer de rien : un bon plat de spaghetti, et en route pour la veillée…
Mais pas trop tard, car demain, on enfile des godasses de montagne pour aller découvrir le cirque de Troumouse (c’est Bayen qui fournit les clowns).
Avec un peu de chance, et un peu de silence, si tant est que faire se peut, les marmottes, voire même les isards daigneront se montrer à l’ombre des Deux Soeurs qui trônent au milieu de l’hémicycle…
Mercredi 12 juillet
Aujourd’hui est un jour exceptionnel et remarquable : c’est la Saint Olivier ! Quand on a dit cela, on a tout dit… Il fallait par conséquent marquer l’événement d’une pierre blanche, avec des activités à la hauteur des circonstances.
Direction les bords du gave, pour une multitude d’ateliers…
Tout d’abord, à tous seigneurs, tout honneur : Dominique et Jean-Dominique, tout comme ils l’avaient fait l’an dernier, sont venus depuis Bordeaux pour initier les enfants aux subtilités de la pêche à la mouche. Mais attention, pas question de tuer les truites : on capture et on relâche (avec ou sans bisou, selon l’humeur). Mais pour pouvoir s’adonner à cette passion, il faut connaître la rivière, ses habitants et leurs moeurs. Les enfants ont par conséquent appris à retourner les pierres, à distinguer les différentes larves d’insectes, à comprendre leur cycle de vie. Sans cela, aucun espoir de savoir si le gave est en bonne santé, de comprendre les truites et toute leur chaîne alimentaire. Si vous voulez en savoir plus, allez vous promener sur leur site : moucheurs-des-coteaux-bordelais.com !
Les cris d’horreur et de dégoût devant les larves se sont rapidement changés en attention admirative, puis en début d’érudition. Eh non, une rivière, ce n’est pas juste de l’eau qui brille sur des galets polis par des milliers d’années de flots impétueux. C’est tout un écosystème riche au-delà de tout ce qu’on pouvait imaginer, qu’il faut comprendre et protéger.
Et puis ensuite, dans le pré bordant le gave, les enfants ont pu acquérir le coup de poignet créateur du fouetté qui permet de déposer la mouche délicatement sur l’onde, sous le nez de la demoiselle tachetée… Pour des raisons de sécurité, ils n’ont pu le faire « pour de vrai » dans l’eau, car ils n’étaient ni assez équipés, ni surtout assez expérimentés pour affronter la force du courant, mais cela n’empêchait pas de s’y croire…
Et tandis qu’un groupe découvrait la faune, qu’un autre s’exerçait au lancer, un troisième fabriquait un radeau (qui lui aussi est resté au sec), sur le modèle du Kon-Tiki, près à affronter Neptune et ses océans.
Quant au quatrième groupe, il s’adonnait au « Land-Art ». Le nom est ronflant, mais le principe est très simple : à partir d’éléments naturels environnants (galets, fleurs, morceaux de bois, …), on crée des oeuvres d’art éphémères, juste pour le plaisir des yeux…
Bien entendu, tout le monde a participé à ces quatre ateliers, et c’est le coeur content et avec un grand sourire que la troupe est remontée à la Grange pour le repas qui s’annonce plein de galéjades de pêcheurs, avec des larves devenues de plus en plus imposantes au fil des heures, et des truites bouchant quasiment le gave, la Sardine du port de Marseille faisant pâle figure en comparaison.
Et pour terminer la journée en apothéose, elle se finira par une veillée « Théâtre d’impro » : fous-rires à venir, compte-rendu demain…
Mardi 11 juillet
Hier soir, c’était le premier soir à la Grange. Autant vous dire qu’on en avait, des choses à se raconter, surtout au moment de dormir. Ce n’est pas facile de se coucher en silence lorsque les fous rires secouent tout le dortoir. Une petite soif, un petit stage aux toilettes, tout est prétexte à se lever et à glousser, au grand dam des animateurs, qui ont dû user de patience, de diplomatie, et même d’autorité (?). Tout le monde a fini par dormir, mais je pense qu’il s’agissait plus de l’oeuvre de la fatigue que de celle de l’équipe d’encadrement…
Du coup, ce matin, le réveil était à la carte, histoire d’éviter les petits yeux.
Une fois le petit déjeuner englouti, un grand atelier de peinture sur galet permettait à vos chères têtes blondes de donner libre cours à leur créativité. Votre table de salon est d’ores et déjà réservée pour accueillir l’oeuvre d’art !
Après un pique-nique à la Grange, la Capoumobile emmenait toute la troupe dans la vallée, à Ayzac-Ost, pour faire une balade avec, vous ne devinerez jamais : des lamas.
Mais attention, de vrais beaux lamas des Andes, au regard fier, à la fourrure tellement douce, au pied sûr… Des lamas civilisés, qui ne crachent pas sur les gens, même si parfois ils éternuent sans préavis, mais un rhume sud-américain, c’est difficile à contrôler…
Ce fut une superbe randonnée, qui a permis de voir des vautours planer dans le massif du Pibeste. Le lama est doux et obéissant, vraiment moins compliqué et rétif que l’âne, qui, lorsqu’il ne veut plus avancer, est pour le moins difficile à manier. Le lama, lui, il suit son chef. S’il s’arrête pour folâtrer et brouter cette si belle touffe d’herbe qui lui a fait de l’oeil, il regagne bien gentiment le troupeau dès que celui-ci avance.
Et puis, il y a Gilles, le patron des lamas. Gilles est un conteur exceptionnel. Lorsqu’il raconte l’histoire de Névé, un des lamas qui accompagnent les enfants, le temps s’arrête… Figurez-vous que Névé est ressuscité. Lorsqu’il est né, dans les Alpes (c’est un pyrénéen d’adoption), il y a eu un coup de gel terrible dans la nuit. Quand Gilles est arrivé, à l’aube de ce premier mai, Névé était mort de froid. Mais l’ami Pierrot, qui accompagnait Gilles, n’a pu se résoudre à voir ce petit lama mort avant même d’avoir vécu. Ils l’ont ramené au chalet, et Pierrot, brandissant son sèche-cheveux, l’a réchauffé, sans baisser les bras, pendant de longues minutes, qui ont fini par se transformer en heure. Et là, Névé à ouvert un oeil… Pierrot l’avait sauvé, contre toute attente. Le vétérinaire affirme que s’il avait fait moins froid, Névé serait mort. Mais là, son organisme s’était mis en hypothermie profonde, sans que son cerveau ne soit détruit par le manque d’oxygène.
Vous auriez vu les yeux de vos enfants quand Gilles racontait : ils regardaient Névé, devenu un lama fort et vigoureux, sans vraiment le voir : ils étaient dans le pré, ils découvraient le petit lama mort, ils aidaient le sèche-cheveux de Pierrot de leur souffle, ils exultaient quand ils voyaient enfin, au bout de tous ces efforts, un regard filtrer à travers les paupières du bébé, né pour la seconde fois en quelques heures…
Maintenant, c’est la veillée, ça mime, ça chante, ça rit… Mais tout à l’heure, lorsque les lumières s’éteindront, lorsque les yeux seront pleins de sable, tous repenseront à ce petit lama qui n’avait pas voulu mourir, et à Pierrot, qui n’a pas eu le loisir de le voir grandir, mais qui le regarde depuis là-haut, plus haut que les montagnes, là où même les vautours ne peuvent voler…
Lundi 10 juillet
Chers parents oubliés, venez chercher un peu de réconfort, vous qui ce soir buvez jusqu’à la lie la coupe amère de l’Oubli, vous dont la progéniture ingrate a perdu jusqu’au souvenir de votre existence, picorez tout de même quelques minuscules miettes de la vie à Bayen…
Au terme d’un voyage sans histoire (20 minutes de retard du train, cela ne vaut même pas la peine d’être souligné), tout le monde s’est retrouvé auprès du Gastonnier, l’arbre qui trône fièrement devant la Grange, pour dévorer la dernière parcelle de ce qui reliait vos enfants à vous : le pique-nique que vous aviez amoureusement préparé, imbibé de vos larmes…
Après une présentation des règles de vie commune, toute la troupe s’est égayée dans le village de Sazos, pour découvrir la fontaine du Bélier, le lavoir (autant de prétextes pour s’arroser consciencieusement, la température le justifiant amplement) et le terrain de jeux du Calvaire. Trop chouette !
Retour au camp de base pour le goûter, puis la douche (si, si, il restait des parcelles à humidifier) et le premier repas, ponctué, comme il se doit, par le « Bona bona » (vous pourrez demander une démonstration lundi soir à la table familiale). Les cuistots sont contents, car toutes les assiettes sont parties vides à la plonge, chacun ayant mangé de fort bon appétit.
Après les services de débarrassage et de vaisselle, c’est en ce moment même la première veillée, dont le but principal est de mémoriser les prénoms des condisciples. Enfin, celui des condisciples qui restent, car figurez-vous que Sa Grandeur le Maradjah du Grand Bastan nous fait l’immense honneur de sa visite. Mais elle a un prix : chacun doit se présenter en donnant son prénom et son nom, puis offrir deux cadeaux. Et malheur à celle ou celui qui ose proposer des présents qui ne sont pas conformes aux attentes de la Lumière Céleste : sans pitié aucune (c’est un sentiment bien trop humain pour une divinité qui condescend à regarder des vermisseaux se prosterner devant Elle), le verdict tombe : tête tranchée.
Le bourreau est au bord du burn-out…
A demain pour donner des nouvelles de la troupe, ou, du moins, de ce qu’il en restera…
Flash spécial : le Maradjah est impitoyable, mais pas fier. Je me suis présenté, Olivier Blanc, et je lui ai offert des ordures et de la bouse. Il était tellement content qu’il a gracié tout le monde. Soyez soulagés !!!
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